Entrevue : Roger Fritz Rhéaume : Consultant et ex-directeur de radios communautaires

 

Indexation sommaire

 

0h00.25         présentation

0h01.00         Roger Fritz Rhéaume raconte son parcours de directeur de radios communautaires, à CIBL, CHAI et CINQ notamment, et de directeur de l’Association des radios communautaires du Québec (ARCQ)

0h01.30         survol de sa carrière dans les radios communautaires

0h03.10         il dresse l’historique des radios communautaires à partir des années 70’ ; la volonté du milieu militant a donné naissance à cette nouvelle manière de faire de la radio ; Radio Centre-Ville (CINQ) est entrée en ondes en 1974 et fut la première radio multilingue au pays

0h04.50         CKRL, la radio du campus de l’Université Laval à Québec ouverte sur la communauté, est entrée en ondes en 1973 et fut la première radio communautaire au Québec

0h06.30         de ses premières expériences à la radio dans un magazine culturel; il a participé à une émission sur la relève dans toutes les sphères

0h07.30         en 1978, il en est à sa première expérience de gestion dans le milieu radiophonique communautaire

0h10.00         il réalise parallèlement à son activité de gestionnaire une émission d’information dans le secteur communautaire (entrevues, communiqués, chroniques…)

0h11.15         de la spécificité multiculturelle de CINQ : d’abord 5 ethnies : grec, français, anglais, portugais, espagnol puis plus tard haïtien et chinois

0h12.10         l’effort de coordination demande un sens de l’adaptation culturelle et de la souplesse pour mieux saisir les mœurs et le savoir faire de chaque communauté

0h13.00         en 1976, une autre radio multiculturelle a vu le jour à Vancouver

0h13.55         une radio multiculturelle et pacifiste a été pionnière sur le continent américain, soit Radio Pacifica en 1948, sur la côte Ouest des États-Unis

0h14.50         la communauté haïtienne s’est fait entendre à CIBL dès 1980; d’autres radios communautaires ont donné la parole à diverses communautés culturelles : CHAI – Châteauguay, CFLX – Sherbrooke, CKIA - Québec

0h16.20         de l’arrivée des radios communautaires et des relations avec le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC); le CRTC a accepté assez facilement l’implantation de ces radios dans la mesure où elle restait marginalisé (radios de quartier à  faible puissance d’antenne) ; au début les radios communautaires furent très associées à divers mouvements de gauche ; CINQ était une radio multiculturelle mais aussi le médium de plusieurs groupes politiques

0h18.30         de la différence de mandat entre les radios communautaires en région et en milieu urbain ; le son en milieu urbain était très particulier

0h19.50         les radios communautaires en région sont parfois très concurrentielles ;

0h20.30         en ville, les radios communautaires sont une alternative aux autres postes; en région le mandat est plus large; ce sont davantage des radios indépendantes de proximité et de service

0h22.50         la radio communautaire a influencé la radio publique et privée; ce fut une école pour plusieurs artisans et une pépinière de nouveaux talents (chance à des musiciens aux styles plus variés)

0h24.45         Roger Fritz Rhéaume dresse l’historique de CIBL ; l’Est de la ville n’était pas desservi par CINQ ; il n’existait pas de radio communautaire à Montréal avec un contenu francophone élaboré

0h26.00         à Montréal, la radio communautaire est surtout une radio de quartier ; à Québec, la radio diffuse dans toute la ville

0h26.40         Le CRTC octroyait dans les villes des licences à faible puissance; de plus les fréquences ne sont pas protégées

0h28.10         il retrace les différentes étapes des radios communautaires urbaines passant de la période militante à des entreprises d’économie sociale ; cela se reflète dans la programmation, en quête d’un son moins marginal ; à CINQ, les communautés culturelles chiliennes et portugaises ont pu commenter avec une grande liberté les événements politiques ayant lieu dans leurs pays d’origine ; le mouvement écologiste a trouvé sa place dans les radios communautaires

0h30.10         CIBL apporte un souffle neuf, plus culturelle, un peu comme à CKRL – Québec; les organismes communautaires ont été très présents à CIBL

0h31.20         peu à peu, les manières de faire se sont professionnalisées; avant le contenu ne s’adressait guère au public (trop marginalisé)

0h33.30         la qualité s’est améliorée avec l’arrivée des permanents; avant, la radio communautaire était une école participative mais les militants n’étaient pas toujours très communicateurs

0h35.15         il précise que les radios communautaires ont toujours eu une santé financière fragile ; la gestion financière et démocratique est toujours à améliorer ; les organismes communautaires sont devenus des entreprises communautaires participant à l’économie sociale

0h38.30         de l’arrivée des radios étudiantes et universitaires dans les années 80’; les radios communautaires urbaines ont développé des créneaux plus précis (jazz à CINQ, chansons francophones à CIBL, ibid à CKRL en plus alternatif); CKRL a aussi fait de la co-production avec le milieu musical

0h41.00         en région, les radios communautaires sont plus traditionnelles (country, chansons, pop, rock)

0h43.00         de l’Association des radiodiffuseurs communautaires du Québec (premier comité en 1978 puis fondation en 1979); cette association offre des services de formation et de représentation auprès du CRTC, du gouvernement et du milieu

0h44.50         propos sur le coût de la fondation d’une station de radio et sur le temps nécessaire à la mettre sur pied

0h46.00         il a été plus difficile de mettre sur pied des radios communautaires après 1980, puisqu’elles étaient contestées par les concurrents du secteur privé

0h48.00         à propos du support technique de l’Association des radiodiffuseurs communautaires du Québec (références, expertise…)

0h49.15         des grands dossiers défendus par l’ARCQ : modification et assouplissement de la réglementation, incitation au statut d’entreprise social pour ouvrir l’accès aux programmes; formation de professionnels de la radio et de la gestion

[2e partie de l’entrevue effectuée quelques semaines plus tard]

0h53.35         de l’importance de gérer une radio communautaire comme une entreprise d’économie sociale avec des préoccupations de coopérative mais aussi de gestion et de marketing

0h56.40         les revenus en 2000 des radios communautaires étaient distribués ainsi : 50% des revenus, 30% des levées de fonds et 20% des gouvernements; le financement a toujours été fragile à cause de la concurrence, de la déréglementation, du créneau alternatif en ville

1h00.00         des sons spécifiques des radios communautaires montréalaises

1h02.00         la programmation est plus stable et homogène le jour et plus éclaté en soirée (plusieurs styles)

1h04.20         à propos des radios étudiantes (financées par les étudiants)

1h06.00         à propos d’une étude de marché récente : le portrait de l’auditeur urbain : cultivé, diplômé, affinité communautaire, de 18 à 45 ans

1h08.00         le portrait de l’auditeur en région : moins alternatif, public plus large de 25 à 55 ans

1h10.20         le portrait des auditeurs de la radio publique et des radios communautaires est semblable

1h12.15         de la grille de programmation

1h12.50         de l’importance de connaître son auditoire et de ne pas être uniquement un porte-voix d’une cause

1h15.30         à propos des projets d’émissions soumis par les bénévoles par rapport à l’orientation de la radio

1h16.20         la programmation ne doit pas être, selon Roger Fritz Rhéaume, uniquement le reflet des attentes des artisans mais aussi et surtout le reflet de celles des auditeurs (les artisans des années 80’ ont davantage compris cette réalité)

1h17.20         les études de marché sont moins fréquentes en ville

1h18.00         il est important d’atteindre un équilibre entre les attentes du public et une proposition novatrice selon l’évolution culturelle et sociale ; l’artisan doit communiquer avec des repères

1h19.50         les bénévoles façonnent la programmation avec une diversité d’opinions et d’intérêt

1h20.50         l’artisan ne doit pas faire de la radio comme si c’était une extension de son salon ; il faut prendre en compte la capacité d’absorption de l’auditoire selon le contenu et le moment où cela passe dans la journée

1h23.15         Roger Fritz Rhéaume raconte une expérience désastreuse de grille horaire mouvante où une radio (en milieu urbain) a perdu 75% de son auditoire

1h26.25         il est parfois difficile de gérer la diversité des bénévoles; il faut aussi favoriser un certain renouvellement

1h27.45         le bénévole donne mais reçoit aussi beaucoup de son expérience

1h28.30         d’une programmation typique (horaire)

1h29.50         de la programmation de jour

1h31.00         de la programmation de soir (plus thématique)

1h31.50         de l’organisation du travail dans une radio communautaire

1h32.40         du phénomène de la concurrence, de la déréglementation : le marché se divise selon les territoires, les publics-cibles, la concurrence, le potentiel des entreprises du territoire, du marché des levées de fonds dans un territoire donné, des autres médias et services publicitaires présents sur le terrain

1h36.00         il est difficile d’attirer de la publicité nationale (grandes compagnies, gouvernements) quand les stations ne sont pas en réseau (sauf si la station est numéro 1 dans sa région); les radios communautaires diffusent surtout de la publicité locale

1h40.00         à propos de l’archivage des émissions de radio communautaire : pas de politique de conservation

1h41.30         CKRL à Québec a quelques archives (Ferré, Piazzola); Certains artisans ont conservé leurs propres archives (René Lévesque, Jacques Parizeau); plusieurs entrevues ont disparus (cinéastes, musiciens…)

1h43.20         l’ARCQ a organisé pendant 5 ans un concours pour conserver les meilleures émissions des radios communautaires au Québec

1h44.40         certaines émissions spéciales des stations ont été conservées (entrée en ondes, anniversaires…)

1h46.00         parfois le service des nouvelles conserve des extraits d'émissions, surtout depuis l’avènement du numérique

1h49.30         la priorité est d’assuré un financement stable aux radios communautaires

1h50.40         la fragilité financière conduit à une fragilité des contenus

1h52.00         à propos d’un projet avorté dans les années 90’ d’un réseau indépendant (agence de presse) locale et régionale au Québec, regroupant entre autres, les radios communautaires, Le Devoir, Télé-Québec, Solidarité rurale : le gouvernement du Québec n’a pas appuyé ce projet

1h54.30         fin

 

 


 

Résumé de l’entrevue :

 

 

 

Rhéaume, Roger Fritz : Consultant et ex-directeur de radios communautaires

Roger Fritz Rhéaume raconte son parcours de directeur de radios communautaires, à CIBL et CINQ notamment, et de directeur de l'Association des radios communautaires du Québec. Il dresse l'historique des radios communautaires en distinguant les mandats de celles évoluant en milieu urbain et de celles en région. Il commente les liens entre le CRTC et ces radios. Il précise que les radios communautaires ont toujours eu une santé financière fragile. Il retrace les différentes étapes des radios communautaires urbaines passant de la période militante à des entreprises d'économie sociale. Cela se reflète dans la programmation, en quête d'un son moins marginal. Il parle aussi d'un projet avorté d'un réseau de presse indépendant au Québec, regroupant entre autres, les radios communautaires.