PQ Phonothèque québécoise
Musée du son
Sauvegarder, documenter et diffuser le patrimoine sonore
Extraits sonores des invités (Histoire des maisons de disques)
Leduc, Jean-Pierre

Producteur et responsable des exportations (Justin Time)

 

Extraits : 

Collaboration entre le producteur et le violoniste Billy Bang - Leduc, Jean-Pierre, (2’09’’ / 786K), enregistré le 21/03/2003

Rencontres de Paul Bley et Diana Krall avec les grands jazzmen - Leduc, Jean-Pierre, (1’08’’ / 419K), enregistré le 21/03/2003

Réédition d’enregistrements historiques - Leduc, Jean-Pierre, (52’’ / 325K), enregistré le 21/03/2003

Politique de sélection d’œuvres musicales à publier et difficulté du marché - Leduc, Jean-Pierre, (1’20’’ / 500K), enregistré le 21/03/2003

Importance de lier des artistes connus internationalement à des artitistes d’ici - Leduc, Jean-Pierre, (47’’ / 295K), enregistré le 21/03/2003

A propos de Sonny Greenwich - Leduc, Jean-Pierre, (1’03’’ / 393K), enregistré le 21/03/2003

Mastering à Montréal - Leduc, Jean-Pierre, (1’05’’ / 404K), enregistré le 21/03/2003

Collaboration avec Oscar Peterson et Dave Young - Leduc, Jean-Pierre, (48’’ / 297K), enregistré le 21/03/2003

Collaboration avec les graphistes et les photographes et exemple de pochettes - Leduc, Jean-Pierre, (1’39’’ /608K), enregistré le 21/03/2003

Relation entre l’artiste et le producteur lors de l’enregistrement - Leduc, Jean-Pierre, (1’47’’ / 649K),  enregistré le 21/03/2003

Profil du public montréalais et apport de la radio publique - Leduc, Jean-Pierre, (1’22’’ / 502K), enregistré le 21/03/2003

Anecdotes entourant les musiciens Paul Bley et Herbie Spanier - Leduc, Jean-Pierre, (1’13’’ / 446K), enregistré le 21/03/2003

Qualité acoustique du studio Victor à Montréal - Leduc, Jean-Pierre, (49’’ / 299K), enregistré le 21/03/2003

 

 

Résumé de l'entrevue :

Leduc, Jean-Pierre : Producteur et responsable des exportations (Justin Time)

Jean-Pierre Leduc présente le propriétaire fondateur de Justin Time, Jim West. Après avoir entendu le pianiste de jazz Oliver Jones au club de jazz Chez Biddle's, il décide d'enregistrer en public cet artiste, inspiré par l'atmosphère enivrante de ce club. L'étiquette évoluera en parallèle avec la carrière de ce pianiste.

Jean-Pierre Leduc décrit la situation du jazz en 1983 à Montréal, où il était difficile pour un musicien de jazz de trouver une maison de disques consacrée à la promotion de ce genre. La plupart des artistes optaient pour l'auto-production. De grands artistes comme Oliver Jones devait faire autre chose que du jazz pour survivre.

Justin Time s'est développé grâce à l'appui de subventions. L'objectif fondamental de l'étiquette est d'enregistrer des artistes canadiens. Cette maison de disques associée au jazz, a aussi enregistré des genres musicaux connexes : blues, gospel, folk, world, humour et bande sonore. La majorité des 350 enregistrements du catalogue ont été produits par Justin Time. Ils ont aussi diffusé des disques pour lesquels ils ont obtenu des licences (droit de commercialiser un enregistrement sans être propriétaire de la bande matrice). Ils ont conclu une entente de licence avec la fille de Sarah Vaughan, notamment.

Le catalogue comprend des artistes ayant des réputations mondiales : Oliver Jones, Paul Bley, Uri Caine, Diana Krall, Chet Baker, David Murray … Parmi les artistes canadiens émergents, il faut mentionner François Carrier, Rémi Bolduc, Susie Arioli, John Stetch… Le label Just A Memory Records réédite des collections (Rising Sun Collection et Collectors' Classics) présentant des performances dans diverses salles de Montréal d'artistes importants de la scène jazz (dont Nina Simone, Archie Shepp), et des anthologies d'artistes parfois méconnus (le trompettiste Herbie Spanier, collaborateur de Paul Bley, le saxophoniste Brian Barley). Plusieurs collaborations avec Radio-Canada International se sont concrétisées. Justin Time a commencé une collaboration avec la maison Enja. L'étiquette collabore aussi avec le Festival international de jazz de Montréal en participant au concours Du Maurier ou en tentant de faire coïncider certains événements (lancement de disque, spectacle ou tournée). Le marché des rééditions est important en jazz, mais fort compétitif.

Jean-Pierre Leduc parle des rencontres du pianiste Paul Bley avec les grands noms du jazz qui l'ont inspiré (Parker, Rollins, Baker). Il souligne l'importance des  rencontres entre les musiciens, citant l'exemple d'André Ménard, co-directeur du Festival international de jazz de Montréal, qui a favorisé l'éclosion de la carrière de Diana Krall en l'associant avec Tony Bennett. Justin Time privilégie cette approche, associant des artistes émergents à des noms connus, pour faire découvrir des artistes canadiens ailleurs et pour favoriser les exportations. Le bassiste Dave Young a été jumelé à Oscar Peterson, par exemple.

Jean-Pierre Leduc évoque la carrière de quelques artistes marquants dont le guitariste au son lyrique Sonny Greenwich, inspiré par Maria Callas. Il explique comment s'effectue le développement des artistes. Le projet vient souvent des artistes, mais la sélection dépend de la pertinence du disque, qui se doit d'être une expression véritable, un événement, pour pouvoir être remarqué sur le marché. L'évolution des disquaires qui se transforment en grandes surfaces offrant un catalogue de plus en plus réduit, de moins en moins risqué, oblige les producteurs à réunir plusieurs conditions avant de publier un projet. Parmi ces conditions, il mentionne la disponibilité et le plan de carrière de l'artiste, le charisme sur scène, la demande… Le repérage de talent est un processus constant. 30 à 50 disques sont écoutés chaque semaine. Certains sont retenus lors de réunion d'écoute entre collègues.

La relation entre le producteur et l'artiste est souvent établie avant de commencer à enregistrer. Le producteur doit faciliter le travail du musicien (logistique, mise en confiance…) sans s'empêcher d'être critique. Le processus de financement fait partie d'une des tâches majeures.

La plupart des disques du catalogue de Justin Time ont été enregistrés en studio. Le Montreal Jubilation Gospel Choir, toutefois, a été enregistré dans une église. Le studio Victor est le premier choix de l'étiquette à cause de la qualité de l'acoustique, de l'équipe et de l'équipement. Plusieurs microphones sont utilisés (moins qu'en musique populaire, afin de se servir de l'acoustique ambiante). Avec le trompettiste de jazz hip hop Russell Gunn, certaines techniques d'enregistrement associées à la musique populaire ont été utilisées (le disque Ethnomusicology - Volume 2 a reçu une nomination pour un prix Grammy). Justin Time travaille avec le studio de "mastering" SNB et l'excellente Renée Marcaurelle. Parmi les ingénieurs qui ont collaboré avec l'étiquette, il y a Ian Terry, Jim Henderson et Billy Szawlowski.

La qualité du graphisme est primordiale selon Jean-Pierre Leduc. Il voit au choix des images, des photographes (dont Guy Le Querrec qui a travaillé sur l'album avec l'octuor de David Murray), des couleurs… L'esthétique a un impact au niveau des ventes. Elle représente le contenu. Les collègues du bureau se réunissent lors de réunion de réflexion pour établir les bons choix.

Jean-Pierre Leduc souligne l'apport de la radio de Radio-Canada dans la promotion des musiques dites spécialisées. Le public montréalais est curieux. Malheureusement, les stations de radio privées, selon lui, ne font rien pour offrir un peu de diversité. L'arrivée du format MP3 n'affecte pas ou peu le jazz, ce public aimant la présentation des disques et la documentation des livrets.

Jean-Pierre Leduc aime bien travailler avec des artistes engagés. Il a particulièrement apprécié son expérience de production avec le violoniste Billy Bang (dont le disque sur l'expérience de ce musicien au Vietnam). Il aimerait travailler avec le chanteur Rufus Wainwright. Il aurait aussi aimé collaborer avec Nina Simone.
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L’intégrale de l’entrevue (en cassette DAT numérique) ainsi qu’un résumé détaillé et indexé dans la base de données de la Phonothèque sont disponibles pour la consultation au bureau de la Phonothèque québécoise.

 

 

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Lien  vers l'exposition virtuelle (MVC) : 

l’histoire des maisons de production de disques indépendantes à Montréal 

 

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Mise à jour le 29 septembre 2003 

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