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Phonothèque québécoise Musée du son Sauvegarder, documenter et diffuser le patrimoine sonore |
Extraits sonores des invités (Histoire des maisons de disques) |
Ménard, Claude
Responsable de la distribution et directeur des ventes (Sélect / Archambault) |
Extraits : Réduction du catalogue offert
et
modification de la présentation au
cours des ans – Ménard, Claude, (1’27’’ / 529K),
enregistré le 31/03/2003 Évolution du graphisme et
adaptation au format «CD»– Ménard, Claude,
(1’04’’ / 393K), enregistré le 31/03/2003 Importance des conseillers
spécialisés sur le plancher de vente – Ménard, Claude,
(1’07’’ / 408K), enregistré le 31/03/2003 Difficulté de la distribution
en ligne
– Ménard, Claude, (33’’ /
205K), enregistré le 31/03/2003 Différence entre les
distributeurs
locaux et internationaux – Ménard, Claude,
(40’’ / 245K), enregistré le 31/03/2003 Spécificité du
marché
montréalais – Ménard, Claude, (37’’ /
231K), enregistré le 31/03/2003 Promotion à la radio dans les
années 1950 – Ménard, Claude,
(47’’ / 295K), enregistré le 31/03/2003
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Résumé de l'entrevue :
Ménard, Claude : Responsable de la distribution et directeur des ventes (Sélect / Archambault)Claude Ménard raconte les
débuts de la maison Archambault. Le fondateur, en 1896,
était un professeur de musique, qui importait des partitions. Le
besoin de développer l'importation l'a amené à
développer un commerce. Plus tard, il importera aussi des
pianos, puis des rouleaux pour piano et des disques. Une maison
à Sainte-Thérèse fabriquera des pianos pour
Archambault. Le magasin Archambault de la rue Berri a été
ouvert en 1939 environ (avant le commerce était situé au
coin de Saint-Denis et Sainte-Catherine). Trois neveux du
propriétaire ont assuré la relève : Pierre,
Rosaire et Edmond Archambault. La troisième
génération de patrons, Rosaire junior et Edmond junior
ont géré la compagnie de 1973 environ à 1995.
Québécor a acheté l'entreprise en 1995.
Claude Ménard a eu ses premiers contact avec la maison
Archambault en 1957 alors que les artistes Elvis Presley, Chuck Berry,
Jacques Brel, Georges Brasssens, Léo Ferré, Paul Brunelle
et Willie Lamothe étaient des artistes en vogue. La fondation de
la maison de distribution Select a eu lieu après la Seconde
guerre mondiale, suite à des voyages du propriétaire en
Europe, lui permettant de distribuer au Québec des
exclusivités produites là-bas. La maison a d'abord
distribué les disques Philips et Pathé, puis Le Chant du
monde, Festival, Erato et Studio SM (spécialisé en
musique religieuse). Des contacts avec des maisons de l'Europe de
l'Est, ayant un catalogue de musique classique, ont aussi
été développés. Un des distributeurs
compétiteurs dans ce secteur fut Almada qui a
développé un gros catalogue de musique classique et de
musiques du monde.
L'entreprise a par la suite créé l'étiquette
Alouette. Le premier disque a été un succès : Si
tu savais, chanson country interprétée par Denis Roland.
Des disques pour enfants, de la musique populaire (dont le crooner Yvan
Daniel) et du folklore ont été produits.
L'étiquette Select a été lancée à la
fin des années 1960. De la musique classique
légère, des variétés, des arrangements de
folklore et du répertoire lyrique ont été
proposés au public. Le chanteur ténor Jean-Paul Jeannotte
et le chanteur baryton et arrangeur Lionel Daunais ont publié
chez Select. Radio-Canada a beaucoup appuyé les
réalisations de Select.
Claude Ménard, quand il faisait des tournées en
région, a fait de la promotion à la radio des
nouveautés. À cette époque, le contact avec les
disquaires et les diffuseurs était beaucoup plus simple,
basé sur des relations de confiance. En Estrie, la musique
country était populaire. À Québec, les stations de
radio diffusaient des disques importés. La plupart des genres
musicaux étaient offerts partout au Québec. Chaque ville
avait un disquaire avec un bon choix; à Chicoutimi, il y avait
le disquaire Marchand et à Rimouski, le disquaire Ruest.
À Montréal, en 1957, la concurrence avec le disquaire
Archambault était vive : International Music Store, Turcotte,
Pierre Leblanc, Centre Montrose sur la rue Bélanger (qui fut le
premier à offrir des rabais), et les magasins à grande
surface tels Eaton, La Baie, Simpson, Woolworth, Kresge.
Les parts de marché, il y a 30 ans, chez Archambault par genre
se répartissaient ainsi :
· 45% de musique populaire anglophone
· 30% de musique populaire francophone
· 25% pour les autres genres dont la musique
classique
Les artistes québécois ont connu une première
vague avec les interprètes tels Gilles Vigneault, Monique
Leyrac, Jean-Pierre Ferland, Robert Charlebois, Pierre
Létourneau, Raoul Roy et Isabelle Pierre (Select a produit deux
de ses disques où collaborait Stéphane Venne). Select,
dans son volet de production, s'est spécialisé en musique
populaire francophone. Claude Ménard éprouve une
fierté pour les 4 premiers disques de Jean-Pierre Ferland, chez
Select, qu'il trouve intemporels.
Les magasins de l'époque offraient un catalogue plus
varié, moins centré sur les titres les plus vendeurs. Les
consommateurs passionnés avaient plus de choix. Avant les
années 1960, les disques fragiles comme les 78 tours
n'étaient pas offerts en bac. On devait se présenter au
comptoir pour demander tel ou tel titre.
En 1957, les compagnies internationales ("majors") avaient leurs
antennes aux Etats-Unis et en France. Les deux plus importantes dans
les années 1960, étaient London et Polydor. RCA,
Columbia, Pathé, MCA puis Warner faisaient aussi partie du
peloton de tête. Il y avait beaucoup plus de distributeurs
indépendants. London et Polygram ont fusionné pour
être ensuite acheté par Universal, RCA a été
acquis par BMG, Columbia par Sony. Le marché est nettement plus
concentré maintenant. Les multinationales se sont
concentrées sur les artistes les plus vendeurs, laissant aux
indépendants le soin de prendre plus de risques en produisant
des artistes moins connus.
Au Québec, la résistance des indépendants a
été forte. Select et Trans-Canada (tous les deux
appartenant maintenant à Québécor) ont
dominé le marché local. L'apport des distributeurs
québécois a été déterminant pour
l'essor des productions québécoises. Les multinationales
se sont impliquées surtout dans les hauts de vague, n'ayant pas
de patience pour développer des artistes. Selon M.
Ménard, seuls RCA, anciennement, et Columbia (Vigneault,
Léveillé, Leyrac) ont véritablement
développé des artistes d'ici. Avant les années
1980, les artistes québécois visaient surtout le
marché local et un peu la France. Maintenant, ils visent
davantage le marché européen et les États-Unis.
Claude Ménard parle de son métier de directeur des ventes
et des contacts avec les distributeurs. Il préférait
négocier avec un distributeur plutôt que directement avec
un producteur. Il a développé des liens
privilégiés avec Polydor, Polygram, Trans-Canada et, bien
sûr, Select. Le marché montréalais a toujours
été plus cosmopolite et plus éclectique que le
reste du Québec (mais cela a tendance à changer
désormais). À Québec aussi l'éclectisme
s'est développé, avec parfois quelques
spécificités (rock progressif).
La maison Archambault a toujours misé sur des conseillers de
vente spécialisés dans un genre donné. Cela a
permis à des générations de clientèles de
développer des goûts pour des musiques
spécialisées. La musique classique, le jazz et les
musiques du monde profitent beaucoup de cette approche, au niveau des
ventes. Ces deux derniers genres ont connu un regain de
popularité.
Le passage du 33 tours au disque audionumérique "CD" a
exigé de modifier les présentations graphiques. L'ancien
format offrait plus d'impact visuel. Le secteur s'est vite
ajusté. La qualité du son et du graphisme des produits
québécois s'est améliorée sensiblement au
cours des ans. L'arrivée du MP3 fait mal dans plusieurs
secteurs. La vente en ligne, jusqu'en 2001 en tout cas, n'a pas offert
une alternative commerciale concluante, les pourcentages de vente via
l'Internet n'atteignant que des poussières.
L’intégrale de l’entrevue (en cassette DAT numérique) ainsi qu’un résumé détaillé et indexé dans la base de données de la Phonothèque sont disponibles pour la consultation au bureau de la Phonothèque québécoise.
Histoire des maisons de disques (chronologie) Lien vers l'exposition virtuelle (MVC) : l’histoire des maisons de production de disques indépendantes à Montréal
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Mise à jour le 29 septembre 2003
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