PQ Phonothèque québécoise
Musée du son
Sauvegarder, documenter et diffuser le patrimoine sonore

Historique de la radio anglophone

Une brève histoire de CFOM

par  Jack McLaren



Un bref historique de la seule station privée de radio

de langue anglaise de la Ville de Québec


CFOM

Courtoisie des archivistes Pierre Tremblay, Marc Denis et Dale Patterson


Bien peu de gens savent que la Ville de Québec a déjà eu sa propre station privée de radio anglaise. Le tout a débuté le 24 janvier 1949 lorsque le Conseil de la CBC a recommandé qu’une licence de radiodiffusion soit émise à CJNT. Le Conseil était d’opinion qu’il y avait une place pour une station exclusivement de langue anglaise dans la ville de Québec.[i]  Cette licence fut émise à la société Goodwill Broadcasters of Quebec Incorporated. Deux ans plus tard, le titulaire a demandé au Conseil de pouvoir exploiter CJNT en tant que station bilingue. Cette demande fut refusée, le Conseil déclarant que la recommandation faite pour cette station l’avait été à la condition qu’il s’agisse d’une station uniquement de langue anglaise.[ii]  En 1952, le titulaire a demandé au Conseil de pouvoir exploiter la station dans la langue française.[iii] Le Conseil a refusé cette demande.[iv] L’année suivante, les lettres d’appel de CJNT furent changées pour devenir CJQC. Le titulaire, en 1963, a fait une demande au Bureau des Gouverneurs de la Radiodiffusion (BGR) afin d’amender, sur une base temporaire, la condition de licence qui l’obligeait à opérer en anglais seulement. Le BGR a rejeté cette demande, énonçant que la license comportait la condition expresse que le service soit exclusivement fourni en anglais et qu’aucune raison d’intérêt public ne lui avait été présentée le convaincant de devoir révoquer cette condition.[v]  Le Conseil maintint sa décision suite à une autre audition de la demande qui s’était tenue plus tard la même année.[vi]

 CJQC

Les lettres d’appel furent encore changées en 1964 lorsque la station devint CFOM.  En 1967, la fréquence de la station fût changé de 1340 kc/s à 1350 kc/s et sa puissance émettrice est passé de 250 watts a 1000 watts. Le Conseil a réservé sa décision concernant la demande de diffusion en langue française.[vii]

 

 

Dans la Décision CRTC 74-59 du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), en date du 29 mars 1974, le CRTC a affirmé qu’il n’était pas convaincu que le titulaire s’était acquitté des engagements contenus dans sa promesse de réalisation.[viii] Bien que le CRTC comprenait les difficultés économiques auxquelles faisait face le titulaire en devant fournir le seul service de radio de langue anglaise à Québec, le CRTC a tout de même souligner l’importance, pour le titulaire, de respecter ces engagements de programmation.


Le CRTC a également exprimé son inquiétude quant au fait que le titulaire avait de la difficulté à honorer ses engagements de programmation, tout particulièrement en ce qui a trait au nombre d’heures vouées à la programmation de la CBC. Selon le CRTC, une responsabilité particulière incombait à CFOM à fournir un service de programmation équilibré pour tous les segments de la communauté anglaise, autant dans son contenu parlé et musical. C’est ainsi qu’une licence à court-terme fut accordée afin de permettre au titulaire :

1.    de démontrer son habilité à diffuser en conformité avec les propositions de programmation qu’il avait faites;

2.    de fournir, en collaboration avec la CBC, plus de contenu du service national pour le territoire desservie.[ix]

La licence de CFOM fut ainsi renouvelée pour la période allant du 1er avril 1974 au 31 mars 1976.[x]

 

Dans la Décision CRTC 75-306, en date du 18 juillet 1975, le CRTC a refusé une demande pour le transfert de toutes les actions ordinaires à la compagnie Deljean Inc”.[xi]  Cette dernière avait exprimé l’intention de ne pas diffuser plus que 24.6 heures par semaine de la programmation de la CBC dans l’éventualité où elle deviendrait la titulaire de la licence de radiodiffusion. La Commission était d’avis que CFOM devrait tendre à réserver plus des 25 heures courantes à la programmation de la CBC.  Le  CRTC avait noté, lors de l’audience du 24 mai 1975 qu’il avait été informé par la CBC qu’elle avait l’intention de déposer une demande en vue d’exploiter une station dont CBC serait propriétaire et exploitant pour la région de Québec.  Le CRTC a fait état que «les difficultés économiques de CFOM deviendraient insurmontables si la Société opérait sa propre station réduisant ainsi encore plus l’audience de base propre à CFOM».  Le CRTC a mentionné que la CBC devrait tenir compte de ces facteurs avant de soumettre une demande en vue d’exploiter une nouvelle station de langue anglaise à Québec. Le CRTC estimait que «la population anglophone de Québec ne peut soutenir qu’un service de radio, soit par une station affiliée à la Société Radio-Canada, soit par une station dont la Société est le propriétaire et l’exploitant.[xii]

 

Lors de l’audition publique du 9 décembre 1975, Monsieur Eric Koch, le directeur des services anglais pour la CBC au Québec, a informé le CRTC que CFOM avait annoncé, en août de la même année, qu’elle serait incapable de continuer à opérer la station. Afin d’éviter une interruption dans la continuité du service, la CBC, avec l’approbation de la Commission, avait signé avec «Goodwill Broadcasters of Quebec, titulaire de CFOM, une entente à court terme afin de continuer la diffusion du service complet du réseau AM de la CBC».[xiii]

 

CFOM a donc continué de ré-émettre le signal de CBM jusqu’à ce que la CBC s’est vu octroyer sa propre station. Dans la Décision CRTC 76-489, en date du 29 juillet 1976, le CRTC a approuvé une demande par la CBC, pour une station de radio MF, de langue anglaise à Québec, expirant le 31 mars 1980.[xiv]  Le CRTC suggéra que le service complet du réseau AM de la CBC continue d’être disponible sur la bande AM à la fréquence déjà utilisée par CFOM. Le CRTC a donc renouvelé la licence de CFOM pour une période d’un an seulement, jusqu’au 30 septembre 1977 de façon à permettre à la CBC de continuer à utiliser les installations de la CFOM.[xv]



Références

[i] Board of Governors, Canadian Broadcasting Corporation, Public Announcement No. 24, January 24, 1949

 

[ii] Board of Governors, Canadian Broadcasting Corporation, Public Announcement No. 46, March 19, 1951

 

[iii] Board of Governors, Canadian Broadcasting Corporation, Public Announcement No. 64, October 6, 1952

 

[iv] Board of Governors, Canadian Broadcasting Corporation, Public Announcement No. 65, November 10, 1952

 

[v] Board of Broadcast Governors, Announcement, February 11, 1963

 

[vi] Board of Broadcast Governors, Announcement, September 9, 1963

 

[vii] Board of Broadcast Governors, Announcement, September 28, 1967

 

[viii] Décision CRTC 74-59, March 29, 1974

 

[ix] Idem.

 

[x] Idem.

 

[xi] Décision CRTC 75-306, July 18, 1975

 

[xii] Idem.

 

[xiii] Audience Publique, CRTC, Volume II, 8 décembre, 1975, page 286

 

[xiv] Décision CRTC 76-489, July 29, 1976

 

[xv] Décision CRTC 76-489, July 29, 1976

 

 
Pour plus d'informations sur CFOM et les stations musicales diffusant le palmarès, voir Dale Patterson's Rock Radio Scrapbook

Pour plus d'informations sur les stations musicales de Montréal diffusant le palmarès, voir Marc Denis ' 980 CKGM Super 70s Tribute Page

 


Projets réalisés
Historique de la radio anglophone au Québec

CFCF : les premières années de la radio (voir aussi le texte Anecdotes...)

CFCF devant les commissions Massey et Fowler

CFCF et quelques controverses

Une brève histoire de CJAD

Les relations entre les stations anglaises de Montréal

Liste chronologique des stations radiophoniques de langue anglaise au Québec

Galerie d'images / Gallery

Extraits sonores / Sound Clips

 

 

La Phonothèque Inventaires et bases Projets réalisés






Accueil


Tous droits réservés
© 1997 Phonothèque québécoise / Musée du son.
Mise à jour le 29 juillet 2004

URL http://www.phonotheque.org/radio-anglo/CFOM-histoire.html