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histoire des studios d´enregistrement à montréal
1920-1940
Premiers enregistrements de l´ère électrique à Montréal

Liens vers les textes, entrevues et illustrations pour chaque période

(cliquez sur les dates)




1850-1900
1900-1920
1940-1960
1960-1980
1980-2005

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Collections de la Phonothèque québécoise

Moments marquants de l´histoire des studios d´enregistrement à Montréal et liens avec l´évolution de l´industrie du disque

1920-1940
Premiers enregistrements de l´ère électrique à Montréal

Textes, recherches, numérisation, photographies, édition et entrevues réalisés par Christian Lewis


1920

G. W. Carpenter et W. L. Carson de l’armée américaine perfectionnent l´enregistrement magnétique sur un support de fil. Sept ans plus tard, la polarisation à courant alternatif est brevetée. Les recherches seront suspendues.


1920


Roméo Beaudry poursuit des activités de producteur pour l´étiquette Starr-Gennett sur le boulevard Saint-Laurent à Montréal. Il enregistre au studio d'enregistrement d'Herbert Berliner plusieurs artistes dont Hector Pellerin, Isidore Soucy, Ovila Légaré, Alexandre Desmarteaux et surtout Mary Travers, connue sous le nom de La Bolduc. Il édite aussi des artistes de France. Ses connaissances éclectiques lui assurent des succès dans divers genres musicaux. Il fonde aussi une maison d'édition de musique en feuille, la Radio Music Publisher/Éditions Radio, sur la rue Amherst à Montréal.

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Publicité de disques Gennett

1921

Nouvelle usine à Montréal de la compagnie Berliner, alors en pleine expansion. Herbert démissionne de chez Berliner Gramophone Company pour se consacrer à Compo. Il  fait concurrence à son frère Edgar. Il lui ravit les meilleurs professionnels et les engage chez Compo, dont Henri Miro, directeur musical, Elmer Avery, ingénieur du son et Walter B. Rogers, compositeur et ingénieur du son de la Victor. Cette nouvelle équipe dispose d´un studio d'enregistrement sur la rue Metcalfe. C´est dans ce studio que seront enregistrés les nouveaux disques Starr, pour le marché local.

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Publicité des magasins de Montréal distribuant les produits Columbia, 1921

 

1921

Herbert Berliner fonde la maison de disque Sun à Toronto, appelée plus tard Apex. Il obtient une entente de distribution avec la compagnie OkeH. L'instauration d'une industrie canadienne du disque encourage la réalisation de quelques nouveaux enregistrements à Montréal et à Toronto.

Article sur l´enregistrement sonore en 1922
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Palmarès de disques, 1922
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Publicités des disques Columbia et des phonographes McLagan, 1923

1924

Columbia crée une nouvelle série d’artistes canadiens-français, dont les chanteurs de musique traditionnelle Alexandre Desmarteaux et Charles Marchand.


1924

Herbert Berliner baisse les prix de ses disques Apex depuis quelques temps, ce qui est un des facteurs, mais pas le seul,  poussant son frère Edgar à vendre la nouvelle usine Berliner et sa filiale His Master’s Voice à la compagnie Victor Talking Machine en 1924; Edgar Berliner en acquiert une part importante et devient président. 50 % des parts appartenaient déjà à la Victor, ce qui laisse à penser qu'il y a d'autres raisons à cette vente. Victor avait l’œil sur l’usine de Montréal, concurrente de l’usine de Camden au New Jersey. Avant qu’Herbert Berliner ne fonde Compo, la compagnie Victor n´apprécie guère l’essor des disques canadiens, au détriment de ceux pressés aux États-Unis. Victor autorise l’usine montréalaise à construire le modèle Victrola spécial créé à Saint-Henri. Cet appareil combinait le phonographe à un récepteur radio. De son côté, Herbert Berliner s’associe avec la Starr et d’autres petites compagnies pour contrer l’attitude de monopole de la Victor. Celle-ci perd ses procès. Les revendeurs bénéficient d’une liberté d’approvisionnement et de fixation des prix.

 

1925

Victor publie commercialement le premier enregistrement électrique : La danse macabre de Camille Saint-Saëns avec le Philadelphia Orchestra sous la direction de Leopold Stokowski. Celui-ci collaborera intensivement avec les ingénieurs de Bell et de Victor afin d’améliorer  les performances de l’enregistrement électrique.

 

1925

Brunswick met sur le marché le premier gramophone entièrement électrique nommé le Panatrope,  avec une tête de lecture permettant une reproduction électrique (pick-up), un amplificateur à tubes et un haut-parleur. Le label Brunswick publie une série de disques d’artistes québécois.

 


1925

Les premiers enregistrements électriques canadiens sont faits chez Compo à Lachine, en périphérie de Montréal. Compo rachète la compagnie Starr. Les compagnies Starr et His Master’s Voice enregistrent la majorité des disques des artistes canadiens à Montréal plutôt qu’à New York.

 

1925

La Columbia succède à la compagnie Apex et obtient les droits de distribuer aux canadiens-français de la Nouvelle-Angleterre les disques en français réalisés par la compagnie Compo à Montréal.

 

1926

La compagnie Brunswick enregistre Louis Chartier, Henri Lacroix, Elzéar Hamel et Charles Marchand.

 

1927

Herbert Berliner et Roméo Beaudry publient près de 100 enregistrements d’artistes francophones en 1927, 10 fois plus que son concurrent Victor-HMV. Beaudry adapte en français des succès américains, pratique qui traversera le siècle.

 

Hugh Alfred Joseph est désigné pour relancer dès l’année suivante le catalogue francophone de Victor-HMV. La prohibition américaine entraînera le séjour de plusieurs musiciens de jazz à Montréal où des enregistrements eurent lieu. Les chansons folkloriques ont connu des heures de gloire. Des artistes concurrents enregistraient parfois les mêmes chansons. Chez Victor-HMV, on engage Joseph Allard, Arthur- Joseph Boulay et Henri Lacroix.

 

1928

Hector Pellerin enregistre un de ses derniers disques. Lui qui excellait durant l’ère de l’enregistrement acoustique, grâce à sa voix très puissante et à sa prononciation exagérée, il ne s'adaptera pas au microphone à l'avènement de l'enregistrement électrique. On lui préfère des voix plus intimistes formés à l’école de la radio, annonçant la vogue des chanteurs de charme à la Bing Crosby, qui 15 ans plus tard, déferlera au Québec.

 

1929

La compagnie Radio Corporation of America (RCA) acquiert à Montréal la Victor Talking Machine Company et devient la RCA – Victor.

 

1929

Des enregistrements expérimentaux sont faits chez Compo pour allonger la durée des disques (sillon plus fin pour les 78 tours).

 

1929

Mary Travers (La Bolduc) est découverte par Roméo Beaudry. Ses succès aideront la compagnie Starr à affronter la crise économique. Ovila Légaré, Juliette Béliveau, Isidore Soucy et Alfred Montmarquette enregistrent aussi chez Starr.

 

1929

L’émission radiophonique L’Heure provinciale, diffusée à CKAC et commanditée par le gouvernement du Québec, présente des contenus de culture savante pour le grand public dont des créations musicales de Lionel Daunais, qui fondera le Trio lyrique en 1930.

 

1929

Joseph-Arthur Dupont, directeur de CKAC, conclut une entente d'affiliation avec le réseau américain Columbia Broadcasting System (CBS) pour diffuser des concerts de musique classique, dans une perspective d’échanges (orchestre d’ici diffusé là-bas et vice-versa) ; Dupont, en 1930, négocie une entente avec une station de New York pour diffuser l’opéra à la radio; en 1931, le Metropolitan Opera de New York inaugure la radiodiffusion en direct de ses opéras le samedi après-midi, émission d’une longévité exceptionnelle, encore diffusée sur les ondes de Radio-Canada au milieu des années 2000.  L´arrivée de la radio a suscité plusieurs craintes dans le milieu. On indique même sur les disques : «radiodiffusion interdite», jusqu´à ce que les gestionnaires s´aperçoivent de la convergence des intérêts des deux industries.

 

1929

Décès d´Emile Berliner à Washington. Il était également inventeur des tuiles acoustiques pour amortir le son des salles et des studios trop réverbérants.

 

1930 à 1940

Durant cette décennie, les musiciens de folklore Henri Lacroix, Isidore Soucy et Joseph Allard dominent le palmarès.

 

1930

Le critique musical de La Presse et La Patrie, Léo-Pol Morin, dit à propos des nouveaux phonographes que «leur sonorité est bonne, [par rapport aux premiers] appareils criards et agaçants… Les procédés d´enregistrement, empiriques au début de cette industrie, ont fait place à des procédés scientifiques précis et d´un rendement certain. Les enregistrements électriques s´opèrent à distance, dans des … laboratoires spéciaux où le son est purifié… Mais rien ne nous dit que nous possédons le dernier mot dans cet art de l´enregistrement…».  Il ajoute à propos de la radio naissante : «Les musiciens ne suivent que d´un pas mal assuré les progrès de la science, qui nous dote chaque jour d´appareils de plus en plus perfectionnés. Au lieu de se rapprocher des ingénieurs, … ils se tiennent à l´écart. Plutôt que de bouder ces appareils, ne devraient-ils pas en user comme moyen d´action? … Il faut qu´ ils protestent contre la banalité  des programmes quotidiens, … qu´ils sévissent contre l´abondance autant que contre la médiocrité».


1930

Edgar Berliner quitte la présidence de la compagnie Victor, marquant la fin d´une époque.

 

1930

Avec les conséquences de la crise économique, des compagnies disparaissent dont Edison et Victor, acheté par RCA en 1929. La compagnie Brunswick commence à enregistrer les artistes d’ici à Montréal. Elle sera toutefois rachetée par Warner Brothers. Le catalogue Brunswick sera proposé en série économique sur l’étiquette Melotone.

 

1931

Sortie commerciale des disques 78 tours Starr double durée, pressés chez Compo, composés essentiellement de rééditions; ce genre d´édition traversera le siècle.

 

1931

On insère au processus d´enregistrement les premières expériences d’écho artificiel.

 

1931

La maison de disques Aurora de la compagnie canadienne Eaton distribue des disques de jazz de King Oliver et Duke Ellington soi-disant faits au Canada selon l´étiquette, mais probablement produits aux États-Unis. Plus tard, Hoagy Carmichael enregistrera à Montréal pour la compagnie Victor, sous un pseudonyme.

 

1931

L’ingénieur britannique Alan Blumlein, de la compagnie naissante EMI, établit les bases de l’enregistrement stéréophonique, commercialisé deux décennies plus tard.

 

1931

La première bande magnétique commerciale, fournie par BASF, est utilisée dans un magnétophone Ferroton de la compagnie AEG. Dès 1918, la propriété permettant d’effacer et de réutiliser un support d’enregistrement magnétique, est découverte par Leonard F. Fuller. L’appareil deviendra de moins en moins lourd, sera perfectionné par les Allemands, puis, après la seconde guerre mondiale, deviendra la norme dans les studios d’enregistrement et à la radio, notamment à cause des facilités de montage. Des bobines de fil, plutôt que des rubans magnétiques, ont été les premiers supports magnétiques. L’utilisation de la bande déterminera l’évolution artistique et technique du médium disque : collage, superposition de pistes surtout à partir des années 1960, flexibilité de production, multiplication des prises…

 

1932

Le cinéma parlant s’installe à Montréal créant un engouement pour les comédies musicales américaines et les chansons des films français.

 

1933

Le studio de la compagnie Compo sert à produire des transcriptions radiophoniques pour remédier à la chute de productions musicales. Dès 1934, on gravera directement sur une couche de laque des disques pouvant durer jusqu’à 30 minutes, mesurant jusqu’à 40 cm.

 

1935

Starr mise sur des chanteurs de charme inspirés par Tino Rossi  et Charles Trenet ainsi que par les comédies musicales et les romances cinématographiques américaines : Ludovic Huot et Lionel Parent. Ce dernier, de même que Jean Lalonde, se serviront du microphone pour créer une intimité, comme à la radio. Parent misera aussi sur le répertoire country.

 

Compo distribue et reproduit le catalogue Decca qui contribuera à renouer avec le succès la décennie suivante. Vers 1940, Compo emménage dans des locaux plus spacieux, toujours à Lachine. On y presse notamment des disques Varsity, Gavotte, Warner et United Artists.

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Disque Decca de Rudy Hirigoyen

1936

RCA Victor propose une série économique (Bluebird), inspiré du succès aux États-Unis de ce concept depuis 1933. En plus des vedettes du folklore québécois, certains chanteurs de France sont diffusés ici, dont Maurice Chevalier et Jean Sablon. RCA propose une série économique (étiquette Bluebird) offrant des rééditions de disques d‘artistes québécois ; la plupart des autres compagnies font de même (étiquettes Melotone, Duprex, Velvet-Tone, Okeh). Les prix chutent de 1$ par disque à 65¢ puis à 35¢.





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Disque Starr d´Ovila Légaré

1936

Succès remarquable des émissions de chansons diffusées à CKAC dont celle animée par Ovila Légaré, Jean Lalonde et Roger Baulu. Isidore Soucy anime aussi une émission à CKAC. Le succès des disques dépend de plus en plus de l’influence de la radio. Les émissions consacrées à «La Bonne chanson», recueil de chansons issu d’un mouvement catholique, assurent une popularité à des artistes tels Albert Viau, le Quatuor Alouette et  les Grenadiers impériaux.



Liens vers des
extraits d´entrevues
et images

* Photographies des collections de la Phonothèque québécoise, de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, des archives des studios et des archives personnelles des invités






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Enveloppe Starr-Gennett





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Usine Berliner, 1921














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Enveloppe Okeh





À propos de l´ingénieur du son et du graveur John Bradley (30´´) – David P. Leonard, enregistré en 2006














































































































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Publicité Victor



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Disque Brunswick avec l´ensemble folklorique Les Joyeux montréalais































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Partition de Bing Crosby





















































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Studio radiophonique NBC avec équipement RCA




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Publicité de Valiquette, 1929


























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Magnétophone à fil Webster-Chicago





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Disque acétate pour la diffusion radiophonique




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Disque Decca de Guy Lombardo









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Disque Bluebird de Joe Bouchard















* Photographies des collections de la Phonothèque québécoise, de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, des archives des studios et des archives personnelles des invités


NDLR : Pour rédiger cette chronologie, l´auteur a puisé dans les propos tenus par les techniciens, ingénieurs du son et réalisateurs qui ont participé gracieusement à l´enquête orale pour la Phonothèque québécoise, ainsi que dans plusieurs ouvrages (voir la bibliographie). La synthèse proposée ici est tributaire de la contribution remarquable de certains auteurs dans ce domaine, dont Nicole Cloutier, Robert Thérien, Alain Gagnon, Réal La Rochelle, Robert Giroux, Martin F. Bryan, Gabriel Labbé, Edward B. Moogk, Paul Théberge, Jean-Jacques Schira, François Tousignant, et Gilles Marchand. Plusieurs de ces auteurs ont collaboré aux activités de recherche de la Phonothèque québécoise dans le passé.


Histoire des studios d´enregistrement à Montréal :




INTRODUCTION



ANECDOTES DES
INGÉNIEURS DU SON

CHRONOLOGIE DÉTAILLÉE
(LIENS ENTRE L'HISTOIRE DES STUDIOS MONTRÉALAIS ET L'HISTOIRE DE L'INDUSTRIE DU DISQUE AU QUÉBEC ET AILLEURS)


SÉANCES D'ENREGISTREMENT
(DESCRIPTIONS ET COMMENTAIRES)

TECHNIQUES D'ENREGISTREMENT,
TRUCS DU MÉTIER ET ÉQUIPEMENTS


HISTORIQUE DE QUELQUES STUDIOS MONTRÉALAIS REPRÉSENTATIFS

PROCÉDÉ DE
GRAVURE DES DISQUES


REMERCIEMENTS


BIBLIOGRAPHIE ET LIENS
(ANCIENNES ENTREVUES)

INDEX DES
EXTRAITS SONORES
(THÈMES ET INVITÉS)


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Mise à jour le 7 septembre  2006

 

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