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histoire des studios d´enregistrement à montréal
1900-1920
Premier studio à Montréal à l´ère acoustique



1850-1900
1920-1940
1940-1960
1960-1980
1980-2005

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Studio d'enregistrement, 1914

Canadian Geographical Journal, vol XXXVII, no 4, octobre 1948


Moments marquants de l´histoire des studios d´enregistrement à Montréal et liens avec l´évolution de l´industrie du disque

1900-1920
Premier studio à Montréal à l´ère acoustique

Textes, recherches, numérisation, photographies, édition et entrevues réalisés par Christian Lewis


1900

Ouverture du premier magasin Berliner de disques et de gramophones à Montréal, sur la rue Sainte-Catherine Ouest.


1900

La Berliner Gram-O-Phone fait paraître en décembre, dans le quotidien montréalais La Patrie la plus ancienne publicité de disques en français au pays.




1901

La production de masse des cylindres est désormais possible grâce au principe de moulage dans la cire. Auparavant, Edison avait trouvé un moyen de relier un appareil maître à 125 cylindres gravés en même temps.





1901

Trois modèles de gramophone de Berliner sont vendus au Canada. Le gramophone – jouet se vend 4$, le modèle Grand se vend 40$; un autre modèle à 15$ est aussi proposé.

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Publicité de Berliner Gram-O-Phone, 1901

1903

Ouverture d’un studio d’enregistrement à Montréal sur la rue Peel par le fils d’Emile Berliner, Herbert. L’aventure dure un an. Les premiers artistes enregistrés à Montréal sont d’origine française : Henri Cartal et Fertinel, de l’école du vaudeville,  propose un répertoire grivois. L. Loiseau et Joseph Saucier seraient parmi les premiers artistes québécois à enregistrer des disques, notamment La Marseillaise, enregistrement entièrement fait au Canada, en 1904 (cela est contesté toutefois). La plupart des artistes canadiens enregistraient à l’extérieur du pays, dont Emma Albani et Henry Burr. La plupart des premiers chanteurs enregistrés avaient une formation classique. L’excellente projection de leurs voix, absorbée par le diaphragme, créait  un signal plus fort qui donnait de meilleures gravures. Ces interprètes se devaient d’être polyvalents : folklore, opérette, musique de salon, chant patriotique, musique sacrée, romances.

 


1904

Devant les succès de la petite entreprise de Berliner à Montréal, une compagnie est constituée : la Berliner Gramophone Company of Canada. Il s’agit en fait d’une nouvelle charte de la même compagnie. Herbert Berliner devint un des actionnaires.

 


1906

Joseph Saucier et Édouard LeBel enregistrent à Camden au New Jersey pour la compagnie Victor. Plus tard, Rosario Bourdon devint arrangeur et chef chez Victor à New York. La chanteuse d’opéra Éva Gauthier fera aussi partie du catalogue.

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Rosario Bourdon, chef chez Victor à New York



1906

La Berliner Gramophone Company of Canada achète un terrain au coin des rues Lenoir et Saint-Antoine, dans le but de construire une nouvelle usine. Le rythme de  croissance est excellent, grâce à une relation serrée avec les concessionnaires Berliner qui ne peuvent vendre d’autres produits. La Berliner, sous la direction de Emmanuel Blout, Joseph Sanders et Herbert Samuel Berliner (fils d'Emile), décide des prix et interdit les rabais sous peine de poursuite.




1908 à 1912

Edison propose une série d’artistes canadiens-français sur l’étiquette Amberol, dont Hector Pellerin, Paul Dufault et Joseph Saucier. Le disque étant un produit de luxe destiné à la bourgeoisie, la musique classique dominera les ventes jusqu’en 1920 environ.

 



1913

Victor installe un studio à Carnegie Hall à New York.

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Enveloppe Victor d'un enregistrement local

1914

La Berliner Gramophone Company of Canada engage 150 employés à Montréal. La compagnie domine le marché canadien de l’industrie du disque. Sa production d’appareils et de produits en 1917 augmentera de 217%, ne suffisant plus à la demande. Elle se sert du nom Gram-O-Phone  pour distribuer ses produits.

 

1915 à 1923

Columbia inaugure un catalogue d’artistes canadiens-français. Il s'agit de la série E (ethnic) dont la division francophone est sous la direction du canadien-français Roméo Beaudry. On propose les chanteurs Louis Chartier et Joseph Saucier, et les artistes de variétés Hector Pellerin (baryton) et Elzéar Hamel, afin de séduire la clientèle francophone installée en Nouvelle-Angleterre depuis 1850. Les artistes enregistrent à New York avec des orchestres de grand calibre. Conrad Gauthier enregistre en 1919 pour cette compagnie. Ce folkloriste et l´humoriste Elzéar Hamel, alias le Père Ladébauche, enregistrent avec l’accent d’ici, ce qui est nouveau dans ce paysage culturel dominé par l’influence de la France, des États-Unis et de l’Angleterre.

 

1915

Au début du XXe siècle, les premiers bonimenteurs au Québec présentant des films muets, sont des professionnels du spectacle (chanson, comédie, variétés, burlesque…); plusieurs sont devenus populaires et ont enregistré des disques dont Hector Pellerin, musicien, bonimenteur et pionnier du disque et de la radio (CKAC); Pellerin fait des adaptations américaines (de Roméo Beaudry notamment), du répertoire de café-concert ou de cabaret, ainsi que des romances. Beaudry utilise des expressions d’ici, notamment dans Y mouillera p'us pantoute. Pellerin enregistre cette année-là, quand le burlesque devient populaire, des chansons et des monologues sur l’étiquette Starr-Gennett.

 

1916 à 1934

Herbert Berliner crée une série sur l’étiquette His Master’s Voice consacrée aux artistes canadiens-français dont Hector Pellerin, Paul Dufault, le professeur Ladébauche, Henri Prieur, André Descart, José Delaquerrière, Arthur- Joseph Boulay et Charles Dalberty. De la musique instrumentale, classique et populaire, est aussi publiée : Henri Miro, Raoul Duquette, Albert Chamberland, Willie Eckstein, Harry Thomas et l’ensemble de Montréal Venetian Garden. Herbert Berliner aurait même enregistré George Gershwin, jeune pianiste substitut appelé alors Lew Gershwin.

 

1916

Marius Barbeau commence à enregistrer sur le terrain des traditions orales et musicales en voie de disparition. À l'aide d'enregistrements sonores faits avec un phonographe, il collecte les contes et les musiques traditionnelles amérindienne et canadienne-française. La collection Barbeau est au Musée des civilisations à Gatineau. Il enregistre le début puis prend en sténo le reste (les supports étant relativement chers et d'une durée plutôt courte). Le matériel utilisé pour les collectes dans la première moitié du XXe siècle était lourd.

 

1918

Herbert Berliner fonde la Compo Company à Lachine, afin de presser les disques des concurrents faisant affaire au Canada. Une première entente est conclue avec Phonola (lié à la Pollock Manufacturing Company qui distribue Odeon, première compagnie de disques canadienne devenue allemande). Puis dès 1919, un accord est signé avec Gennett de la compagnie Starr Piano Company. Plus tard, les compagnies Banner, Regal, Domino, Crown, Royal, Sterling, Melotone, Lucky Strike, Brunswick et Decca feront presser leurs disques chez Compo. L’enregistrement des matrices était réalisé à l’étranger, mais parfois à Montréal. Compo produit ses propres disques Apex, Radia-Tone, Sun, et à partir de 1923, des disques de jazz pour le marché noir américain (appelés à l´époque Race Records) de marque Ajax. Certains disques 78 tours gravés à Montréal comportaient environ 20% plus de sillons, préfigurant de façon modeste le disque à plus longue durée. La Peate Musical Manufacturing  Co. fait concurrence à la Berliner. Elle produit des disques pour l’étiquette York avec des matrices faites aux États-Unis.

 

1918

Plusieurs compagnies s’installent à Montréal ces années-là pour concurrencer Berliner dont la protection du brevet canadien expire. Roméo Beaudry devient directeur de la section française de la Starr Company of Canada, qui produira le plus grand nombre de disques canadiens-français en 1924. Il obtient ce poste grâce à ses multiples expériences de représentant pour la Starr Sales Company, de consultant pour la Columbia Gramophone de New York (qui voulait, avec la série E citée plus haut, pénétrer le marché de la communauté francophone de la Nouvelle-Angleterre), de critique musical et de gérant chez le fabricant J. Donat Langelier. À la même époque, Herbert Berliner ouvre à Lachine (sur l´île de Montréal) l'usine de pressage Compo. Beaudry lui octroie, en 1919, le contrat de pressage de toute la production de disques Gennett à partir de matrices faites aux États-Unis.

D’autres fabricants de phonographes, à part Langelier, s’installent à Montréal : Prattephone Co., Melodia Company of Canada, la Dominion Phonograph Co, puis la Windsor Phonograph and Record Company qui fabrique aussi des disques.

 

1918

Guglielmo Marconi fonde la Canadian Marconi Wireless Telegraph Company sur la rue Williams à Montréal. Il obtient en 1914 une licence expérimentale de diffusion par ondes radio. Il met sur pied la première station de radio publique au monde, XWA qui devient CFCF un an plus tard. On utilise un gramophone Berliner pour diffuser. Herbert Berliner fait la promotion de son catalogue de disques sous étiquette His Master’s Voice (HMV) à cette station. Dès 1920, la Berliner Gramophone Company of Canada commandite sur une base hebdomadaire les concerts Victrola à l´émission His Master’s Voice Victrola Concerts.

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Publicité de la Berliner Gram-O-Phone, de Victor et de Victrolas, 1912

 

1919

Poussés par la compétition de la radio, les ingénieurs en Angleterre et ailleurs cherchent des solutions pour améliorer la dynamique et le spectre des fréquences des disques. Deux anciens officiers de la Royal Air Force, Horace O. Merriman et Lionel Guest, expérimentent l'enregistrement électrique, puis  réalisent en 1920 un premier essai d’enregistrement électrique commercial avec quatre microphones dispersés à l’intérieur de l’Abbaye de Westminster. En 1924, le procédé sera raffiné par les ingénieurs des compagnies Western Electric et Bell, dont Joseph Maxfield et H. C. Harrison, reproduisant  d'abord entre 100 et 5000 Hz puis en 1934 entre 50 et 8000 Hz environ. On peut enfin entendre les fondamentales des instruments de basse fréquence et une meilleure définition des instruments de haute fréquence, ce qui permet de percevoir les phonèmes de la consonne «S» plus clairement. Les musiciens pourront travailler dans des conditions plus confortables, et même à partir de la fin des années 1920, enregistrer en direct à l’extérieur des studios, profitant de l’acoustique naturelle. Les premiers microphones sont munis de morceaux de carbone assujettis à un courant. Afin d’écouler leurs inventaires de disques enregistrés de façon  acoustique, les compagnies retardèrent la mise en marché de ce nouveau procédé, jusqu’à ce que la radio fasse concurrence à la qualité sonore des anciens disques.


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Publicité de Turcot à Montréal, Victor et Victrolas, 1922

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Publicité du gramophone Orpheolian, 1922

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Usine Pratte, 1910
Collections de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BANQ),


Liens vers des
extraits d´entrevues
et images

* Photographies des collections de la Phonothèque québécoise, de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, des archives des studios et des archives personnelles des invités



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Gramophone , début  XXe siècle

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Phonographe Edison










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Gramophone Berliner, 1901





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Studio Edison, 1900


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Publicité de
Berliner Gram-O-Phone dans le journal la Patrie, 1901

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Studio,  avant 1920 circa

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Enveloppe avec une promotion d´un gramophone HMV

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Enveloppe Edison

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Publicité de Dupuis frères et Columbia, 1919




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Enveloppe avec une promotion de gramophones




v-2004-0079-0027.3.jpgenregistrement sur le terrain de l´ethnomusicologue Marius Barbeau



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Herbert Berliner à la Compo, années 1920 circa





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Disque Starr Gennett










1994-0017-1175-p-85b.jpgPublicité de Victrola, 1905



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Encan de gramophones (collection Richard), 1994

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Microphone, années 1920

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Enveloppe avec une promtion des aiguilles HMV





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Publicité de Pratte, 1919


* Photographies des collections de la Phonothèque québécoise, de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, des archives des studios et des archives personnelles des invités



NDLR : Pour rédiger cette chronologie, l´auteur a puisé dans les propos tenus par les techniciens, ingénieurs du son et réalisateurs qui ont participé gracieusement à l´enquête orale pour la Phonothèque québécoise, ainsi que dans plusieurs ouvrages (voir la bibliographie). La synthèse proposée ici est tributaire de la contribution remarquable de certains auteurs dans ce domaine, dont Nicole Cloutier, Robert Thérien, Alain Gagnon, Réal La Rochelle, Robert Giroux, Martin F. Bryan, Gabriel Labbé, Edward B. Moogk, Paul Théberge, Jean-Jacques Schira, François Tousignant, et Gilles Marchand. Plusieurs de ces auteurs ont collaboré aux activités de recherche de la Phonothèque québécoise dans le passé.




Histoire des studios d´enregistrement à Montréal :




INTRODUCTION




ANECDOTES DES
INGÉNIEURS DU SON

CHRONOLOGIE DÉTAILLÉE
(LIENS ENTRE L'HISTOIRE DES STUDIOS MONTRÉALAIS ET L'HISTOIRE DE L'INDUSTRIE DU DISQUE AU QUÉBEC ET AILLEURS)


SÉANCES D'ENREGISTREMENT
(DESCRIPTIONS ET COMMENTAIRES)


TECHNIQUES D'ENREGISTREMENT,
TRUCS DU MÉTIER ET ÉQUIPEMENTS


HISTORIQUE DE QUELQUES STUDIOS MONTRÉALAIS REPRÉSENTATIFS

PROCÉDÉ DE
GRAVURE DES DISQUES


REMERCIEMENTS


BIBLIOGRAPHIE ET LIENS
(ANCIENNES ENTREVUES)

INDEX DES
EXTRAITS SONORES
(THÈMES ET INVITÉS)


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Mise à jour le 7 septembre  2006

 

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