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histoire des studios d´enregistrement à montréal
HISTORIQUE DE QUELQUES STUDIOS MONTRÉALAIS REPRÉSENTATIFS


Textes, recherches, numérisation, photographies, édition et entrevues réalisés par Christian Lewis


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Harrison Pond réglant les niveaux d'enregistrement dans son studio, 1938
Collections de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BANQ), Fonds Conrad Poirier
Studios visités ou étudiés dans le cadre de cette enquête orale


Dans cette section, les invités parlent de leur studio et des studios marquants à Montréal. Chaque studio est issu d´un rêve : créer un environnement technique et humain, propice à inspirer des musiciens oeuvrant dans divers créneaux. Les studios qui perdurent ont su trouver leur voie, leur clientèle et leur son. Le renouvellement des acteurs est constant dans ce domaine. Pour un studio renommé, il y a des centaines de studios éphémères. Malgré tout, Montréal a attiré des milliers d´aventuriers qui ont tenté leur chance dans ce secteur au fil des ans.

Ces studios ont accueilli une variété étonnante d’artistes d’ici et d’ailleurs : grands noms du jazz, chanteurs de charme, cantatrices, groupes rock, musiciens country, ensembles de musique de chambre, orchestres symphoniques, chant choral… Tous les mouvements artistiques y sont passés.

Un reportage photo accompagne les commentaires sonores présentés ici. Le choix des studios se veut représentatif, mais il est loin d´être exhaustif. Lors d´une autre phase de rencontres, nous aurons éventuellement l´occasion de compléter ce panorama auquel manquent notamment les artisans d´aujourd´hui ou du passé des Studios La majeure, Victor, Sonographe, DMS, Saint-Charles, Économik, Divan vert, etc. Plusieurs professionnels indépendants manquent aussi à l´appel. Toutefois, la plupart des studios marquants sont évoqués. La documentation en ligne sur ce sujet étant rare, cette enquête orale vient enfin pallier à ce manque.

Nous remercions chaudement tous les participants qui nous ont ouvert leurs portes et donné accès à leurs archives.




LISTES

Pour obtenir une liste exhaustive des studios actifs en ce moment, nous vous suggérons de consulter les annuaires Qui fait quoi ou Muzik etc. Les quelques salles et studios marquants cités dans ces listes ont été commentés par les invités ou dans des ouvrages sur le sujet. Voir le menu des studios visités ou étudiés pour avoir accès à plus d´informations.


Studios marquants encore actifs ou récemment fermés

Anciens Studios marquants
Salles de concert ou églises avec une bonne acoustique

  • Cinar Studio Centre
  • Inter-Session Recording Studio à Chomedey
  • Le Tube
  • Listen Audio Productions
  • PGV Studio
  • Productions Modulations
  • Productions musicales Guy Saint-Onge à Saint-Calixte
  • Studio 2 de l’Office national du film
  • Studio 12 de Radio-Canada
  • Studio 270
  • Studio Ambiance opéré par A.R.P. Track Production à Sainte-Anne-des-Lacs
  • Studio de l´Institut Trebas à Montréal
  • Studio de l´Office national du film
  • Studio de l´Université McGill
  • Studio du collège MusiTechnic
  • Studio du Divan vert
  • Studio Économik
  • Studio Endel à Saint-Charles-sur-Richelieu
  • Studio Karisma
  • Studio La Majeure
  • Studio Marko
  • Studio Multisons
  • Studio Piccolo
  • Studio Saint-Urbain
  • Studio Victor
  • Salles de matriçage (mastering) London,  SNB et RSB

  • Ancien studio de Radio-Canada
  • Studio 6
  • Studio communautaire du collectif Ondes de choc
  • Studio DMS
  • Studio d´André Perry à Morin Heights et celui à Montréal (Son Québec)
  • Studio de Herbert Berliner
  • Studios de RCA Victor
  • Studio du Sonographe
  • Studio la Marguerite
  • Studio Layton
  • Studio Leonard
  • Studio Saint-Charles
  • Studio  Stereo Sound
  • Studio Son Soleil
  • Studio Tempo (acheté par Modulations pour la post-production sonore en audiovisuel)



  • Église de la Nativité à La Prairie (banlieue sud de Montréal)
  • Église de la Visitation
  • Église Saint-Alphonse Rodriguez au nord de Montréal
  • Église Saint-Augustin à Laval (banlieue nord de Montréal)
  • Église Saint-Eustache (banlieue nord de Montréal)
  • Églises Saint-Ferdinand à Laval (banlieue nord de Montréal)
  • Église Saint-Jean Baptiste
  • Église Saint-James
  • Salle Claude-Champagne
  • Salle Pierre-Mercure
  • Salle Pollack


Studios visités ou étudiés dans le cadre de cette enquête orale



Studio 2 de l’Office national du film



Historique du studio :


Description du studio 2 à l´ONF (1´04´´) – Jean-Pierre Joutel, enregistré en 2006

Dès 1949, on utilise à l´Office national du film du Canada (ONF) des magnétophones pour alléger le matériel lors des tournages. À l´ONF,  l´expérimentation de la synchronisation entre la caméra et le magnétophone dans les années 1950 mènera au cinéma direct un peu plus tard. Les microphones sans fil augmenteront l´autonomie. Une certaine tradition britannique, amenée par le fondateur John Grierson, est présente dans les premières années de l´ONF, notamment dans les secteurs techniques. Le studio 2 de l´ONF est construit en 1957 sur un plancher flottant, pour une insonorisation complète. Le secteur français de l’ONF a développé une approche du son davantage orientée vers l´authenticité plutôt que vers la recherche d´effets.

Conception d´un studio flottant à l´ONF (45´´) – Jackie Newell et Jean-Pierre Joutel, enregistré en 2006

En 1967, le projet Labyrinthes du pavillon de l´Office national du film, lors de l'exposition universelle à Montréal, propose des conceptions acoustiques innovatrices. Une certaine ambiophonie à l´origine du procédé IMAX, avec une projection sur des écrans atypiques, est réalisée à partir d´un mixage stéréophonique.  Il était encore courant de mixer en mono à l´époque. L´enregistrement multipiste est arrivé dès les années 1950 dans le monde du cinéma, à Montréal et ailleurs. On utilise déjà 8 à 10 pistes en 1968.

Configuration limitée des consoles analogiques à l´ONF à la fin des années 1960 (1´41´´) – Jean-Pierre Joutel, enregistré en 2006

Technique de mixage du temps des magnétophones à ruban à l´ONF (1´03´´) – Jean-Pierre Joutel, enregistré en 2006

Fragilité de la synchronisation avant l´ère numérique et utilisation du multipiste dans le monde du cinéma avant les studios de musique
(1´35´´) – Jean-Pierre Joutel, enregistré en 2006

En 1976, la recherche de l'autonomie entre la caméra et le magnétophone pour la réalisation des films exigée par le cinéma direct à l´Office national du film du Canada a amené l'invention d´un prototype du time code par l´équipe technique de l'ONF. Ce procédé de synchronisation du son à l´image, fort utile dans les studios de post-synchronisation, a été utilisé pour le tournage du film officiel des jeux olympiques de Montréal.

Le studio 2 dispose actuellement d´une console Solid State Logic (SSL) entièrement automatisée de grande valeur, permettant d´enregistrer sur 200 pistes et de rappeler les étapes précédentes à tout moment. Des commandes permettent de mixer n´importe quel son isolé et de le spatialiser avec précision dans la diffusion 5.1.

Nouvelle console SSL numérique à l´ONF (54´´) – Jean-Pierre Joutel, enregistré en 2006

Console avec près de 200 pistes permettant de rappeler des étapes précédentes à l´ONF (1´27´´) – Jean-Pierre Joutel, enregistré en 2006

Collaborateurs :

À la prise de son, Jos Champagne est un pionnier qui a inspiré plusieurs professionnels du son, dont Marcel Carrière, Esther Auger, Serge Beauchemin, Claude Beaugrand et Claude Hazanavicius.

Au mixage, Michel Descombes, ingénieur du son devenu mixeur, a longtemps œuvré au studio, ainsi que Louis Hone. Descombes a été formé chez RCA au milieu des années 1960.  Il deviendra un des mixeurs de film parmi les plus respectés à l´ONF, avec Jean-Pierre Joutel.

Des musiciens invités ou en résidence à l´ONF ont beaucoup expérimenté, notamment Alain Clavier et Yves Daoust de l´atelier de création sonore, et les doyens Maurice Blackburn, Eldon Rathburn et Normand Roger.



Studio 6


Studio six avec un 16 pistes et renommée du technicien Quentin Meek (1´50´´) - Gilles Valiquette, enregistré en 2006

Le studio 6 est un des bons studios des années 1970. Il dispose d´une console Neve. Dès 1970, ce lieu offre à sa clientèle un magnétophone huit pistes. Quelques bons techniciens ont fait leur classe à cet endroit, dont Ian Terry et Nelson Vipond. Fondé par l´américain Chuck Grey, le studio a élu domicile au 1180 rue Saint-Antoine et au coin de McGill College et Sainte-Catherine. Proposant d´abord à la fin des années 1960 un équipement peu sophistiqué, le propriétaire a investi pour acquérir une bonne console et un magnétophone 16 pistes. C´était un excellent technicien mais avec un intérêt moins prononcé pour la réalisation musicale. Il s´est spécialisé en dessin technique d´équipement de studio et travaille maintenant pour le studio mobile de Guy Charbonneau à Los Angles. Quentin Meek, son partenaire, possède des qualités de technicien et de réalisateur. Les Séguin, Gilles Valiquette, Jacques Michel, Octobre et Harmonium profiteront de son savoir-faire. Valiquette notamment prend un soin particulier à faire sonner ses enregistrements avec la même énergie rock que les productions anglo-saxonnes. Des essais de compressions et de relations des plans sonores sont faits en studio pour simuler les paramètres de diffusion de stations radiophoniques rock tel que CHOM. L´album n´est plus pensé en fonction d´une compilation de succès, mais selon des concepts sonores, artistiques et graphiques qui font un tout. C´est l´âge d´or du 33 tours.


Studio 12 de Radio-Canada (et anciens studios)


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Studio et régie de Radio-Canada, 1976

Modification des studios à Radio-Canada et intégration d´une acoustique variable (1´15´´) – Alain Chénier, enregistré en 2006


Depuis les années 1960, le secteur français de Radio-Canada développe un service d´enregistrement sonore avec des installations et des équipements plus professionnels. Avant ces années, les enregistrements étaient faits davantage dans un esprit de reportage. Les premiers disques de Radio-Canada International  sont enregistrés à Toronto. Toutefois, Radio-Canada a beaucoup appuyé les réalisations de Select.

Avant les années 1970, des studios plus modestes ont été aménagés pour la musique, mais davantage dans un but de diffusion pour la radio (
sur le boulevard René-Lévesque, près de  l´hôtel Sheraton) et la télévision (à la Cité du Havre). Le réalisateur André Clerk a contribué à former plusieurs preneurs de son à Radio-Canada, dont Jean-Pierre Loiselle. Une expertise en enregistrement en direct sur les lieux des concerts et en studio s´est développée.

Un des des pionniers de l'enregistrement de la musique classique au Québec est sans aucun doute Gilles Poirier, qui a travaillé à Radio-Canada et a monté un catalogue inédit à partir de 1978 (Société Nouvelle d'Enregistrement). Il a enseigné la prise de son au collège du Vieux-Montréal dès la naissance des cégeps vers 1968. Les étudiants avaient accès aux équipements et studios de Radio-Canada à la Cité du Havre, dont un magnétophone huit pistes. 


Le studio 12 original a été construit en 1973 en même temps que la tour de Radio-Canada à l´est du centre-ville de Montréal. En 1997, le studio a été fermé pendant 18 mois pour des rénovations majeures. Avant les rénovations du studio 12, un autre studio, le studio 13, a servi à l´enregistrement de la musique populaire qui requiert une acoustique neutre. Ce grand studio a bénéficié d´un investissement de 2.5 millions de dollars. Il est doté d´une acoustique avec des panneaux à positions variables (modifiant la réverbération de 0.5  à 1.7 seconde) et de murs irréguliers éliminant les foyers de réflexions des hautes fréquences. Le nouveau studio 12 a gagné en polyvalence, permettant d´enregistrer aussi bien un soliste qu´un orchestre symphonique. La console analogique et partiellement numérique de ce studio est une Amek 9098 dessinée par Rupert Neve. Radio-Canada dispose d´un choix impressionnant de microphones acquis au fil des ans, dont certains microphones à ruban des années 1950 particulièrement rares.

Acoustique du studio 12 de Radio-Canada (1´00´´) – Jean-Pierre Loiselle, enregistré en 2006

Description de la console Amek à Radio-Canada (1´12´´) – Jean-Pierre Loiselle, enregistré en 2006

Conservation des micros à ruban à Radio-Canada (1´07´´) – Jean-Pierre Loiselle, enregistré en 2006




Studio 270


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Studio 270, 2006


Évolution du studio 270 (1´45´´) –Robert Langlois, enregistré en 2006


Console analogique conçue par un agent secret utilisée à la BBC et au studio 270 (2´00´´) – Robert Langlois, enregistré en 2006



Robert Langlois fonde le studio 270 en 1986, dans un sous-sol à Outremont. D´abord fréquenté par des artistes de musique actuelle, ce studio acquiert une réputation enviable auprès des musiciens privilégiant une démarche expérimentale. Ce genre de studio offre une alternative moins coûteuse, laissant aux musiciens le temps et l´occasion d´explorer. Les techniciens doivent faire preuve d´ingéniosité. Depuis le déménagement du studio dans un local plus spacieux sur le Plateau Mont-Royal, ce créneau se développe et attire les artisans de la musique alternative populaire et du jazz. L´acoustique soignée, l´heureux mélange d´équipement analogique et numérique, et l´expérience de Robert Langlois et de Bernard Grenon confèrent une personnalité particulière à ce studio.


Combinaison du monde analogique et numérique (1´45´´) – Bernard Grenon et Robert Langlois, enregistré en 2006





Studio communautaire du collectif Ondes de choc
et
Studio du Sonographe


Entre 1975 et 1990, des regroupements de musiciens tels que Conventum, Ambiances magnétiques, le Sonographe (branche du Vidéographe) et Lunatic Asylum / Ondes de choc ont uni leurs forces afin de démocratiser l´accès aux studios et d´enregistrer des musiques plus spécialisées. Certains, tels Lunatic Asylum et le Sonographe, fonctionnent à la manière d'un studio communautaire, enregistrant des artistes émergents de la scène alternative, dont Michel Faubert, Marie Savard et Camel Clutch. Le catalogue du Sonographe contient des oeuvres de musique traditionnelle, de contes, de poésies, de chanson et de jazz. Le réseau de distribution des productions de ces studios étant alternatif, le format cassette est privilégié.

Ce phénomène a vu le jour en musique alternative et en musique actuelle. La philosophie du «Do It Yourself» a influencé l'avènement de l'autoproduction, de l'enregistrement à la mise en marché.

À Montréal, cette attitude de responsabilisation du milieu de la musique alternative a d'abord été adoptée dans le milieu anglophone, en 1976 environ, puis cinq ans plus tard dans le milieu francophone. Le matériel d'occasion plus abordable, favorise l´émergence de plusieurs studios indépendants  ainsi qu´une bonne accessibilité des studios.


Cette attitude de responsabilisation du milieu de la musique alternative a été adoptée à Montréal d'abord dans le milieu anglophone en 1976 environ, puis 5 ans plus tard dans le milieu francophone. Le matériel d'occasion étant plus abordable, cela favorise l´émergence de plusieurs studios indépendants à Montréal ainsi qu´une bonne accessibilité des studios.


Historique des magnétophones multipistes abordables pour les studios indépendants (1´53´´) – Robert Langlois, enregistré en 2006

Le fonds relatant des activités de production de l'atelier de création sonore du Vidéographe, appelé le Sonographe, est conservé à la Phonothèque québécoise.  Jean-Jacques Leduc, cinéaste et membre fondateur du Sonographe,  a agi à titre de preneur de son.  Cet atelier, qui fait figure de précurseur, a été en opération dans les années 1970 et 1980.



Studio d´André Perry à Morin Heights et celui à Montréal (Son Québec)


Début fulgurant d´André Perry et première mondiale
(1´20´´) – Ian Terry, enregistré en 2006

Studio d´André Perry à Brossard et description de sa première console (2´12´´) – David P. Leonard, enregistré en 2006


Historique des studios d´André Perry :

Au début des années 1970, André Perry, délaissant son sous-sol de banlieue à Brossard,  inaugure le studio Son Québec (parfois appelé l´Église) dans une église près du carré Amherst. En 1970, à Brossard, il dispose déjà d´un magnétophone 16 pistes, utilisé pour enregistrer le groupe canadien The Bells. Il a travaillé brièvement pour RCA en début de carrière. Son approche est plus systématique que celle de la concurrence, privilégiant une console de grande qualité. Lui-même batteur de jazz, il comprend bien les besoins des musiciens. Homme d´affaires avisé, persuasif et animé, brillant gestionnaire et visionnaire, il a réussi à bâtir un petit empire, grâce à la publicité et à la notoriété que lui apporte l´enregistrement qu´il fait avec John Lennon, lors du bed-in avec Yoko Ono en 1969 à Montréal. Selon une entrevue accordée à la revue Beatlology Magazine (par Andrew Croft) en 2001, Perry raconte qu´il a utilisé pour cette session un simple magnétophone Ampex  quatre pistes loué chez RCA, avec quatre microphones. Son propre équipement était utilisé à la Place des arts pour l´opéra rock Tommy. Un magnétophone huit pistes a toutefois été utilisé en post-production.

Habitant au-dessus de son studio, il voit à tout. Omniprésent dans toutes les étapes de production, il engage les meilleurs techniciens, assurant un contrôle serré de la qualité. L´aide de sa conjointe, Yael Brandeis, a été déterminante. Il a établi des normes de niveau international, ce qui a inspiré les grands studios montréalais, dont Tempo, Piccolo, Marko, Victor et plusieurs autres. En quelques années d´opération, il a acquis des équipements de studio qui non seulement rivalisent avec ceux utilisés chez la multinationale RCA, mais devancent tous les compétiteurs. C´est le premier studio au monde à disposer, à partir de 1972, de deux magnétophones 16 pistes synchronisés à partir d´un contrôleur. Deux pistes étant réservées à la synchronisation, les musiciens disposent ainsi de 30 pistes.

En 1970, la parution de l´album Jaune de Jean-Pierre Ferland marque un tournant dans l’histoire de la chanson au Québec, par la qualité des arrangements et de la production artistique. Galvanisé par les Beatles et Robert Charlebois, le chansonnier s´entoure du musicien Michel Robidoux et du réalisateur André Perry pour concocter un album-concept. Premier disque au Québec à avoir été fait avec un magnétophone 16 pistes, il a été réalisé en huit ou neuf mois. Auparavant, la réalisation d'un disque au Québec s'effectuait en quelques heures, ou au plus, quelques jours.

Le studio de Perry sur Amherst ne disposait pas d´une acoustique aussi soignée que celle du studio Tempo, ce qu´il corrigera avec le studio  de Morin Heights, en 1974. Ce perfectionniste décide de s’installer en région rurale afin de minimiser les coûts d’insonorisation, préférant plutôt investir dans l´équipement et dans la qualité acoustique de la salle d´enregistrement. Ce qui le motive aussi, c´est d´offrir aux musiciens un climat de travail agréable et naturel. La première console est une Trident. Ensuite, Perry acquiert une console Solid State Logic (SSL) de grande valeur, la première au Canada et possiblement en Amérique du Nord. L´Office national du film à Montréal en possède une. Son service à la clientèle, son sens des affaires, et sa propension à prévenir les problèmes techniques grâce à un entretien méthodique des équipements, lui permettent d´attirer les plus grands noms de la musique populaire anglo-saxonne.


Acquisition d´une console SSL et vision de Perry au moment de monter son studio à Morin Heights (1´39´´) – David P. Leonard, enregistré en 2006


Normes de qualité du service et de maintenance chez Perry (1´26´´) – David P. Leonard, enregistré en 2006

Vers 1980, Perry acquiert l'une des premières console de mixage automatique avec 48 pistes, afin de répondre aux exigences élevées des clients tels David Bowie, Cat Stevens, The Police… Daniel Lanois suivra ses traces. Au milieu des années 1980, le studio de Perry devint aussi un complexe de production vidéo et de post-production de films, tendance qui sera suivi par plusieurs grands studios de Montréal.

En 1991,  Marko acquiert l´ancien studio d´André Perry à Montréal (Son Québec) sur Amherst.


Collaborateurs :

Plusieurs ingénieurs du son montréalais renommés ont travaillé chez Perry.  Michel Éthier a été le premier québécois à recevoir un Juno. Il a travaillé chez RCA, chez Perry et chez Tempo, développant une réputation de rapidité et d´efficacité. Michel Lachance est un des premiers preneurs de son engagé par André Perry dans son premier studio. Il a aussi travaillé chez Stereo Sound. Doté d´une grande sensibilité musicale, il est devenu chef ingénieur pour le studio Tempo, puis réalisateur. Il a concocté pendant plus d´un an l´un des albums les plus peaufinés de l´histoire du disque au Québec, l´Heptade d´Harmonium. Ian Terry a été engagé par André Perry pour transférer ses équipements de Brossard à l´Église. Par la suite, il a été assistant de Michel Lachance au même studio. Il s´est joint à l´équipe de Tempo. Il a enregistré et réalisé plusieurs albums de musiciens d´ici. D´origine britannique, Paul Northfield a travaillé pour André Perry à Brossard et à l´Église.
  Nick Blagona a travaillé à Morin Heights, notamment pour The Police.



Studio de Herbert Berliner

Voir Studios de RCA Victor

Le père d´Herbert Berliner, Emile (inventeur du disque plat notamment), s’installe à Montréal en 1899, sur la rue de l’Aqueduc (Lucien L’Allier). L’usine dispose à ses débuts d’un équipement minimal, constitué de quelques presses de disques. Cette entreprise commercialise en 1900 les premiers enregistrements sur disque fabriqués au Canada, dont le diamètre est de 18 cm (7 po).  Les activités de pressage et de distribution étant florissantes, l’usine de Montréal prend un essor dès 1903, avec l’apparition de la Victor Talking Machine.

En 1903, le premier studio d’enregistrement  ouvre ses portes à Montréal sur la rue Peel, sous l’initiative d’Herbert Berliner, fils d’Emile Berliner. L’aventure dure un an. Les premiers artistes enregistrés à Montréal sont d’origine française : Henri Cartal et Fertinel, de l’école du vaudeville (répertoire grivois). L. Loiseau et Joseph Saucier furent parmi les premiers artistes québécois à enregistrer des disques, notamment La Marseillaise, enregistrement entièrement fait au Canada, en 1904. La plupart des artistes canadiens enregistraient à l’extérieur du pays, dont Emma Albani et Henry Burr. Ces interprètes se devaient d’être polyvalents : folklore, opérette, musique de salon, chant patriotique, musique sacrée, romances.

Devant les succès de la petite entreprise de Berliner à Montréal, une compagnie est constituée en 1904 : la Berliner Gramophone Company of Canada. Il s’agit en fait d’une nouvelle charte de la même compagnie. Herbert Berliner devint un des actionnaires. La Berliner Gramophone Company of Canada achète en 1906 un terrain au coin des rues Lenoir et Saint-Antoine, dans le but de construire une nouvelle usine. Le rythme de  croissance est impressionnant.  En 1914, la Berliner Gramophone Company of Canada engage 150 employés à Montréal. La compagnie domine le marché canadien de l’industrie du disque. Sa production d’appareils et de produits en 1917 augmentera de 217%, ne suffisant plus à la demande.

Herbert Berliner crée en 1916 une série sur l’étiquette His Master’s Voice. Celle-ci est consacrée aux artistes canadien-français dont Hector Pellerin, Paul Dufault, le professeur Ladébauche, Henri Prieur, André Descart, José Delaquerrière, Arthur- Joseph Boulay et Charles Dalberty. De la musique instrumentale, classique et populaire, est aussi publiée : Henri Miro, Raoul Duquette, Albert Chamberland, Willie Eckstein, Harry Thomas et l’ensemble de Montréal Venetian Garden. Herbert Berliner aurait même enregistré George Gershwin, jeune pianiste substitut appelé alors Lew Gershwin.

Herbert Berliner fonde la Compo Company en 1918 à Lachine, afin de presser les disques des concurrents faisant affaire à Montréal. Une première entente est conclue avec Phonola (première compagnie de disques canadienne devenue allemande). Puis, dès 1919, un accord est signé avec Gennett de la compagnie Starr Piano Company. Plus tard, les compagnies Banner, Regal, Domino, Crown, Royal, Sterling, Melotone, Lucky Strike, Brunswick et Decca feront presser leurs disques chez Compo. L’enregistrement des matrices était réalisé à l’étranger, mais parfois à Montréal. Compo produit ses propres disques Apex, Radia-Tone, Sun, et à partir de 1923, des disques de jazz pour le marché noir américain de marque Ajax. Certains disques 78 tours gravés à Montréal comportaient environ 20% plus de sillons, préfigurant de façon modeste le disque à plus longue durée.

Roméo Beaudry, directeur de la section française de la Starr Company of Canada, qui produit le plus grand nombre de disques québécois en 1924, octroie à Herbert Berliner, en 1919, le contrat de pressage de toute la production de disques Gennett à partir de matrices faites aux États-Unis. En 1920, Beaudry poursuit des activités de producteur pour l´étiquette Gennett sur le boulevard Saint-Laurent à Montréal. Il enregistre au studio d'enregistrement d'Herbert Berliner plusieurs artistes dont Hector Pellerin, Isidore Soucy, Ovila Légaré, Alexandre Desmarteaux et surtout Mary Travers, connue sous le nom de La Bolduc.

Dès 1921, Herbert Berliner fait concurrence à son frère Edgar. Il lui ravit les meilleurs professionnels et les engage chez Compo, dont Henri Miro, directeur musical, Elmer Avery, ingénieur du son et Walter B. Rogers, compositeur et ingénieur du son de la Victor. Cette nouvelle équipe dispose d´un studio d'enregistrement sur la rue Metcalfe. C´est dans ce studio que seront enregistrés les nouveaux disques Starr pour le marché local.

Herbert Berliner baisse les prix de ses disques Apex depuis quelques temps, ce qui est un des facteurs, mais pas le seul,  poussant son frère Edgar à vendre la nouvelle usine Berliner et sa filiale His Master’s Voice à la compagnie Victor Talking Machine en 1924; Edgar Berliner en acquiert une part importante et devient président. 50 % des parts appartenaient déjà à la Victor, ce qui laisse à penser qu'il y a d'autres raisons à cette vente.

La même année, Herbert Berliner fonde la maison de disque Sun à Toronto, appelée plus tard Apex. L'instauration d'une industrie canadienne du disque encourage la réalisation de quelques nouveaux enregistrements à Montréal et à Toronto.

Avant qu’Herbert Berliner ne fonde Compo, la compagnie Victor n´apprécie guère l’essor des disques canadiens, au détriment de ceux pressés aux États-Unis. Herbert Berliner s’associe avec la Starr et d’autres petites compagnies pour contrer l’attitude de monopole de la Victor. Celle-ci perd ses procès. Les revendeurs bénéficient d’une liberté d’approvisionnement et de fixation des prix. Herbert Berliner et Roméo Beaudry publient près de 100 enregistrements d’artistes francophones en 1927, 10 fois plus que son concurrent Victor-HMV. Beaudry adapte en français des succès américains, pratique qui traversera le siècle.

Emile Berliner meurt à Washington en 1929. Il était également inventeur des tuiles acoustiques pour amortir le son des salles et des studios trop réverbérants.

John Bradley, successivement preneur de son au studio Layton Brothers en 1948 et responsable du matriçage (mastering) chez Compo à Lachine puis chez London à Montréal, a travaillé auparavant pour les fils de Berliner dans les années 1930.

En 1951, Herbert Berliner vend Compo à Decca. C´est la fin d´une époque.






Studio de l´Institut Trebas à Montréal


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                          Studio de l'Institut Trebas, 2006           David P. Leonard et Nelson Vipond, ingénieur du son et professeur                        

Conception acoustique des studios Saint-Charles et Trebas (55´´) – David P. Leonard, enregistré en 2006

David P. Leonard, directeur de l´Institut Trebas, a connu diverses expériences dans le milieu. Il a mis sur pied un petit studio (Leonard studio) au début des années 1960. Il a travaillé à New York dans l´un des premiers studios où l´enregistrement multipiste est utilisé de façon professionnelle. Il sera le premier à importer cette technologie au Canada.

En 1979, l´Institut Trebas est fondé. Quelques collèges de cette entreprise apparaissent au Canada. Longtemps installé au Vieux-Montréal, le collège, maintenant sur la rue Sherbrooke,  dispose d´un studio conçu par l´acousticien Serge Melançon, qui a travaillé au Lincoln Center et aussi conçu le studio Saint-Charles. Le studio est prioritairement utilisé pour les activités pédagogiques. Le programme vise à former des jeunes voulant acquérir les outils pour oeuvrer dans le milieu du son (en musique, cinéma et multimédia).

Nelson Vipond, qui a travaillé notamment au Studio 6, y enseigne. Émile Lépine, graveur, a aussi enseigné ce métier chez Trebas.

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Studio de l´Université McGill


Dans les années 1980, des collèges techniques consacrés à l´enseignement des métiers reliés à l´enregistrement sonore, tels que Trebas  et MusiTechnic apparaissent à Montréal. D´autres cégeps emboîteront le pas. Le premier programme de maîtrise en enregistrement sonore au Canada est créé à l'Université McGill. La compagnie réputée de microphone Bruël & Koer (acquise par Danish Pro Audio) a acheté un principe développé à l'Université McGill. Il s´agit de réflecteurs en forme de balle mis au bout des microphones qui, selon le diamètre, accentue une bande de fréquences donnée. La formation à cette université met l´accent sur l´expérimentation, la formation auditive (dont un cours de solfège des timbres conçu par René Quesnel) et les connaissances techniques. Les studios des facultés de musique ne servent pas qu´à enregistrer les musiciens en jazz et en musique classique. Certains groupes de la musique alternative montréalaise font des enregistrements dans les périodes non utilisées, ce qui permet à l´équipe technique et aux musiciens d´expérimenter à peu de frais le travail en studio. Johanne Goyette, responsable de la maison de musique classique ATMA, a eu sa formation en prise de son à l'Université McGill. Brad Michael fut son mentor. La prise de son acoustique demande intuition, sens analytique, oreille artistique, dosage entre le son direct (intelligibilité) et le son réverbérant (ambiance) et concentration. Ce type de prise est privilégie non seulement en musique classique mais aussi parfois en jazz, folk et chanson intimiste. Carl Talbot, ingénieur du son pour Analekta notamment, a aussi étudié à l´Université McGill, de même que les trois associés du studio Saint-Urbain, dont le doyen André White qui y a enseigné.


Cours de solfège timbral et de distinction des acoustiques à l´Université McGill
– (1´00´´) – Hendrick Hassert et Paul Johnston, enregistré en 2006

Réflecteurs vissés à des microphones pour équilibrer naturellement les divers registres de fréquences (1´04´´) – Jean-Pierre Loiselle, enregistré en 2006





Studio du collège MusiTechnic



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Laboratoires du collège MusiTechnic, 2006


Prémisses à la fondation du collège Musitechnic
(59´´) - Gilles Valiquette, enregistré en 2006

Premier studio avec une intégration systématique de l´informatique à Montréal (1´58´´) - Gilles Valiquette, enregistré en 2006

Gilles Valiquette innove en concert et en studio, en utilisant des technologies à la fine pointe à l´époque. Ces expériences amèneront Valiquette à fonder le premier studio avec une intégration systématique de l´informatique au Québec. Quand l´industrie locale a compris le potentiel de ces nouveaux outils, Valiquette a troqué ses fonctions de propriétaire de studio pour celles de consultant en informatique musicale, puis de concepteur d´un programme de formation dans le domaine, embryon du collège MusiTechnic. Ce collège est fondé en 1987.

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Installé sur le boulevard de Maisonneuve, le collège dispose d´un studio conçu pour le mixage en 5.1. Le studio est prioritairement utilisé pour les activités pédagogiques. La clientèle des débuts était surtout constituée de professionnels et de musiciens voulant se perfectionner. Maintenant, la clientèle se compose de jeunes voulant acquérir les outils pour oeuvrer dans le milieu du son (en musique, cinéma et multimédia).




Studio Karisma


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Studio Karisma, 2006


Historique du studio Karisma (57´´) – Stéphane Morency, enregistré en 2006


Le studio Karisma est fondé vers 1989 par Stéphane Morency, sonorisateur expérimenté anciennement du studio Pélo, et par Marcel Gouin, du studio installé au Spectrum. Auparavant, ce studio fut une salle de répétition. Les rénovations se sont succédées. Comme dans le cas de plusieurs studios renommés, plusieurs tests sont faits périodiquement pour améliorer les constituantes de la chaîne d´enregistrement : conductivité des câbles, taux d´échantillonnage et résolution de plus en plus élevé, atteignant 384K en 24 bits, amélioration de l´acoustique, emplacement des micros dans la salle d´enregistrement et des sources dans la salle de matriçage (mastering). Des nouveaux services émergent pour contrer l´arrivée des studios domestiques : une salle de matriçage avec des équipements de pointe, est ouverte aux musiciens, afin de compléter et d´améliorer une session amorcée ailleurs. Karisma offre désormais quatre studios à sa clientèle.

Description des équipements pour la nouvelle salle de matriçage (mastering) chez Karisma (49´´) – Stéphane Morency, enregistré en 2006





Studio La Majeure


Au milieu des années 1980, le studio d'André Perry devint aussi un complexe de production vidéo et de post-production de films, tendance qui sera suivi par plusieurs grands studios de Montréal. Le Studio La Majeure au centre-ville de Montréal, opéré par le preneur de son Luc Fontaine, s´est spécialisé dans ce créneau, délaissant les productions musicales



Studio Layton



À
la fin des années 1940, le studio Layton Brothers, au 1170 de la rue Sainte-Catherine Ouest, offre aux musiciens l'alternative moins coûteuse de graver les enregistrements directement sur le disque. L´ingénieur de ce studio, John Bradley, devient responsable du matriçage (mastering) chez Compo à Lachine puis chez London à Montréal. Il acquiert à New York un magnétophone Ampex, en même temps que Jean-Marc Audet. Bradley avait travaillé auparavant pour les fils de Berliner dans les années 1930.  La maison Layton existe encore. On y vend du matériel audio.




Studio Leonard

Historique du studio Leonard et renouveau des productions anglophones au Québec (1´15´´) – David P. Leonard, enregistré en 2006

Au début des années 1960, David P. Leonard, directeur de l´institut Trebas, ouvre un petit studio (Leonard studio) avec un magnétophone Ampex acheté à New York, offrant une alternative moins coûteuse aux musiciens, avec un équipement moins professionnel que celui des grands studios. Il a aussi fondé l´étiquette Monticana, tout en enregistrant parfois pour London, RCA et Columbia, des productions de moindre envergure d´une facture plus risquée. Avec l´exemple de la compagnie Sun, les multinationales s´aperçoivent qu´il est parfois rentable d´enregistrer à l´extérieur de leurs grands studios. David P. Leonard travaille dans un des premiers studios à New York où l´enregistrement multipiste est utilisé de façon professionnelle (magnétophone de trois ou quatre pistes). Il sera aussi le premier à importer cette technologie au Canada. Les studios indépendants émergent pour répondre à une approche plus personnalisée et innovatrice.




Studio Marko

Voir Studios de RCA Victor



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Studio Marko, 2006



Jean-Marc Audet, ancien employé de CKAC, fonde en 1948 le studio Marko, au coin de Sainte-Catherine et de la Montagne. L´endroit peut accueillir un orchestre. Auparavant, Audet opérait avec un studio mobile. Il s´était procuré un des premiers magnétophones à Montréal. Il s´est spécialisé par la suite dans les enregistrements de publicité.

Méthode d´enregistrement en direct des publicités radiophoniques chez Marko (54´´) – Martin Cazes, enregistré en 2006

Marko est déménagé ensuite sur la rue La Gauchetière en 1967, dans un des premiers studios privés à bénéficier d´un immeuble conçu
spécifiquement pour l´enregistrement (insonorisation intégrale des bruits de l´extérieur et bonne acoustique à l´intérieur). RCA, devant répondre à des besoins grandissants, avait antérieurement construit ce studio selon ses normes (les plans étaient reproduits un peu partout dans le monde). Des conques convexes, similaires à celles du studio Victor, sont encore présentes. Félix Leclerc a enregistré chez Marko un de ses premiers disques, Le P´tit train du Nord Les grands studios tels que Marko, Stereo Sound et RCA possédent des chambres d´écho naturelles et des graveurs de disques onéreux. Les petits studios doivent accomplir la post-production chez ces grands joueurs ou chez Sound Scription Service.

Au milieu des années 1980, Marko se lance dans la production vidéo et la post-production de films. Serge Lacroix, chef ingénieur du son au studio Marko, acquiert en 1986 environ le premier système numérique d´enregistrement fonctionnel à Montréal, soit le système Opus huit pistes qui se vendait environ 250,000$ à l´époque.

Changement de vocation de quelques grands studios à Montréal (1´41´´) – Martin Cazes, enregistré en 2006

Acquisition du système numérique Opus chez Marko (34´´) – Martin Cazes, enregistré en 2006

En 1991, Hans Peter Strobl, mixeur et ingénieur du son au studio Marko, a intégré un nouveau système de montage sonore et de post-production pour le cinéma pour remplacer l´ancien système analogique et le travail sur ruban. Le montage sur vidéo et le système numérique appliqué intégralement plus tard ont grandement amélioré les services en terme de rapidité et de flexibilité. Pour offrir ces nouveaux services, Marko a acquis l´ancien studio d´André Perry à Montréal (Son Québec) sur Amherst.



Studio Piccolo



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Studio Piccolo, années 2000

Historique des équipements au studio Piccolo
(1´04´´) – Dominique Messier, enregistré en 2006


Le studio Piccolo est créé en 1975. Comme plusieurs indépendants, l´entreprise commence avec un magnétophone quatre pistes, puis acquiert des équipements de plus en plus professionnels. L´enregistrement 24 pistes est répandu dans les grands studios. Il en coûte entre 45,000$ et 70,000$ à l´époque pour acquérir ce magnétophone qui deviendra accessible aux petits studios plus tard. De nouvelles compagnies offrent des consoles et magnétophones à prix plus accessibles, permettant l´émergence de studios indépendants. L´investissement est encore élevé, soit quelques centaines de milliers de dollars. Le tarif demandé aux musiciens est évalué en conséquence, oscillant entre 100 et 250$ de l´heure. Les meilleurs studios se développeront pour enfin se convertir à la technologie numérique et atteindre parfois des offres de services de niveau international.

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Studio Piccolo, années 2000

Les plus grands studios offrent de grandes salles avec une acoustique de grande qualité.  Piccolo fait partie de cette catégorie, avec ses cinq studios, en plus des services de studio mobile.



Studio Saint-Charles



Conception acoustique des studios Saint-Charles et Trebas (55´´) – David P. Leonard, enregistré en 2006

Dans les années 1970, les studios indépendants émergent, devenant de plus en plus professionnels et compétitifs. L´acousticien Serge Melançon, qui a travaillé au Lincoln Center, a conçu le studio Saint-Charles, en banlieue de Montréal (Longueuil). Ce studio fondé par le preneur de son Pierre Tessier, jouit d´un bon équipement et d´une bonne acoustique naturelle. Plusieurs enregistrements de l´âge d´or de la chanson québécoise ont été enregistrés à ce grand studio qui peut accueillir plus de 40 musiciens. Plusieurs expérimentations ont également été menées à cet endroit. Pierre Tessier a œuvré auparavant chez Stereo Sound.




Studio Saint-Urbain



Type de prise de son selon le contexte et appréciation de l´ambiance acoutique naturelle (1´12´´) – Hendrick Hassert, enregistré en 2006
Importance de la formation et de la compétence des techniciens – (37´´) – Hendrick Hassert, enregistré en 2006
Transformation du rôle de la console et prédominance du rôle de l´ordinateur et des convertisseurs – (1´10´´) – Hendrick Hassert, enregistré en 2006

Avec l´arrivée des studios de réalisateurs, sans espace consacré à l´enregistrement sonore, et des studios domestiques de musiciens, suite à la démocratisation des équipements, les studios s´adaptent. Ils offrent des espaces avec une acoustique de bonne qualité, des services de postproduction et de matriçage (mastering), et des techniciens qualifiés. Le studio Saint-Urbain, ouvert en 2004, suit cette logique. Il compte sur la formation à l´Université McGill de ses trois associés, dont le doyen André White, qui y a enseigné, et sur leurs sensibilités de musiciens à l´écoute des besoins des clients. White est un batteur de jazz qui a joué avec Sonny Greenwich. Le rôle du preneur de son en musique spécialisée change radicalement avec l´émergence des productions indépendantes gérées par les musiciens eux-mêmes : le technicien suggère et conseille plutôt que d´imposer.  Ce studio vise une clientèle de musiciens cherchant une acoustique et des conseillers de premier ordre.




Studio  Stereo Sound



Ambiance de travail et équipement au studio Stereo Sound (45´´) - Gilles Valiquette, enregistré en 2006

Dans les années 1960, le studio Stereo Sound, situé dans le quartier Côte-des-Neiges au pied de la montagne, est une des rares alternatives valables à la multinationale RCA. À l´instar de RCA, ce grand studio possède aussi des chambres d´écho. Il y règne une ambiance stimulante qui fait cruellement défaut au studio RCA. En 1967, ce studio est équipé d´un magnétophone quatre pistes. L´ingénieur du son Gatien Roy a fait beaucoup d´enregistrements d´artistes populaires dans ces années. Pierre Tessier a œuvré chez Stereo Sound, pour fonder par la suite le studio Saint-Charles. Michel Lachance a aussi travaillé chez Stereo Sound. Il est devenu chef ingénieur pour le studio Tempo, puis réalisateur (notamment de l´album Heptade d´Harmonium). Paul-Émile Mongeau, anciennement du studio Stereo Sound, sera en charge de la gravure et du matriçage (mastering) chez London en 1955.


Studio Tempo



Détermination de nouveaux standards de qualité à Montréal avec le studio Tempo et celui de Perry (1´02´´) – Ian Terry, enregistré en 2006

Traitement acoustique d´avant-garde au studio Tempo selon les plans du studio Record Plant à NY (1´16´´) – Ian Terry, enregistré en 2006

Historique du studio :

Ce studio ouvre ses portes en 1972 sur McGill College, au centre-ville. Fermé depuis quelques années, c´est un des rares studios montréalais à opérer pendant 30 ans. Au début, trois magnétophones sont fonctionnels : un 4 pistes, un 8 pistes et un 16 pistes. Copie exacte du studio Record Plant à New York, les plans ont été achetés de Tom Headly, concepteur et acousticien pour les studios Westlake.

Studio Tempo selon les normes de la compagnies Wetslake (59´´) - Gilles Valiquette, enregistré en 2006


Ce nouvel établissement jouit d´une acoustique bien pensée et d´équipements normalisés (console préfabriquée) qui ont fait leurs preuves ailleurs dans le monde. Ce qui est perdu en originalité, y est gagné en fiabilité et en flexibilité, un projet pouvant être enregistré à plusieurs endroits ayant le même design sonore. Tom Headly a aussi conçu le studio CINAR sur la rue Saint-André à Montréal, près de Sainte-Catherine. Ce modèle de studio avec son acoustique appréciée en musique populaire, à l´avant-garde pour l´époque, a été adopté par les trois fondateurs, François Cousineau, Bernard Scott et Yves Lapierre. Le studio d'André Perry sur Amherst ne disposait pas d´une acoustique aussi soignée, ce qu´il corrigera à Morin Heights. Tous ces musiciens ont amené avec eux une clientèle dès le début des opérations. Michel Éthier, Michel Lachance, et Ian Terry, les trois premiers chef ingénieurs du son, s´ajoutent à l´équipe. Le studio Tempo acquiert un 24 pistes assez tôt dans son histoire.

En 1976, devant des rumeurs d´expropriation, le studio Tempo déménage à Pointe Saint-Charles, dans un ancien cinéma. La console Neve est remplacée par une console britannique faite sur mesure. Ian Terry devient ingénieur du son en chef et participe à la configuration du studio et de la console. Le studio Tempo a ensuite été acheté par Modulations pour la postproduction sonore en audiovisuel.


Collaborateurs :

Michel Éthier a travaillé chez RCA, chez André Perry et chez Tempo, développant une réputation de rapidité et d´efficacité. Il a été le premier québécois à recevoir un Juno. Michel Lachance est devenu chef ingénieur pour le studio Tempo, puis réalisateur. Il est un des premiers preneurs de son engagé par André Perry dans son premier studio. Il a aussi travaillé chez Stereo Sound. Doté d´une grande sensibilité musicale, il a concocté pendant plus d´un an l´un des albums les plus peaufinés de l´histoire du disque au Québec, l´Heptade d´Harmonium. Ian Terry, d´abord engagé par André Perry, a été assistant de Michel Lachance chez Tempo, un an après l´ouverture de ce studio. Il est devenu responsable technique en 1976. Ian Terry a enregistré et réalisé plusieurs albums de musiciens d´ici. Entre 1985 et 2000, il s´est consacré au jazz, enregistrant 135 disques pour l´étiquette Justin Time, aux studios Tempo, Victor, ainsi qu´aux États-Unis. Plusieurs techniciens ont débuté comme assistants chez Tempo, dont Billy Szawlowski et Pierre Pagé, devenu un preneur de son renommé et un réalisateur de plusieurs albums de vedettes au Québec. Billy Szawlowski, excellent guitariste, a succédé à Ian Terry comme réalisateur d´April Wine et de Mahoganny Rush.



Studio Victor (Studio Son Soleil)

Voir Studios de RCA Victor




Le plus vieux studio encore en opération à Montréal a été construit par RCA en 1943,
à Saint-Henri, dans un local adjacent à l’usine. Ce vaste studio à la fine pointe de la technologie de l’époque est doté d’une excellente acoustique, grâce à des panneaux en bois ondulés. Il s’agit de l’actuel studio Victor qui abrite aussi le Musée des ondes Berliner consacré aux appareils de reproduction et d’enregistrement sonore. Ce studio a été détourné de sa fonction première de 1958 à 1985, servant alors de lieu pour la conception d´un satellite, puis d´entrepôt chez RCA.


Abandon de l´ancien studio RCA transformé en entrepôt avant la revitalisation par le studio Victor (53´´) – Michel Descombes, enregistré en 1993


Avant de se lancer dans la revitalisation de ce studio en 1985, les frères Pilon ont fondé au début des années 1980 le studio Son Soleil à Saint-Henri, dans un sous-sol. Le nouveau studio Victor a acquis une réputation enviable ici et à l´étranger, notamment dans les enregistrements qui exigent une acoustique de qualité optimale. L´entreprise possède deux studios et une salle de matriçage (mastering).


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Studio Victor









Studios de RCA Victor

Voir
Studio de Herbert Berliner

Voir Studio Victor

Voir Studio Marko



Construction par RCA de quelques studios partout dans le monde avec le même plan que celui acquis par Marko (1´15´´) – Martin Cazes, enregistré en 2006



Depuis 1903, la multinationale RCA Victor a offert toute la gamme de services permettant de mettre en marché les enregistrements sonores. Plusieurs compagnies ont occupé les locaux de l´usine Berliner. Victor Talking Machine Company achète la Berliner Gramophone Company of Canada et sa filiale His Master’s Voice en 1924. Victor avait l’œil sur l’usine de Montréal, concurrente de l’usine de Camden au New Jersey. Avant qu’Herbert Berliner ne fonde Compo (voir Studio de Herbert Berliner), la compagnie Victor n´apprécie guère l’essor des disques canadiens, au détriment de ceux pressés aux États-Unis. Victor publie commercialement le premier enregistrement électrique en 1925. En 1929, la compagnie Radio Corporation of America (RCA) acquiert à Montréal la Victor Talking Machine Company et devient la RCA – Victor.

En 1943, un vaste studio à la fine pointe de la technologie de l’époque est construit par RCA Victor à Saint-Henri, dans un local adjacent à l’usine (voir Studio Victor).

En 1949, RCA Victor lance le 45 tours, dont ses séries en vinyle rouge, jaune ou vert. D’abord conçu pour concurrencer le 33 tours, RCA adopte ce format pour la musique classique, et destine le 45 tours aux succès populaires. Dans les années 1950, la demande commence à se diversifier avec le boom économique de l’après-guerre et l’affirmation d’une génération qui s’imprègne à fond de la société de consommation. Lors de cette décade, RCA Victor ouvrira un autre studio, à proximité de l´actuel station de métro Guy-Concordia, consacré à l´enregistrement de la musique populaire et à la publicité.

 

Description du studio RCA sur la rue Guy en 1965 environ (1´14´´) – Michel Descombes, enregistré en 1993

L´essor de l´entreprise à Montréal se poursuit, obligeant en 1967 la compagnie à construire un autre studio à la fine pointe des développements acoustiques et techniques (voir Studio Marko), sur la rue La Gauchetière. RCA acquiert un magnétophone Ampex 350 trois pistes. RCA continue d´être la pierre angulaire de l´industrie du disque, offrant des services de gravure, de matriçage (mastering) et de pressage, contrairement aux autres studios concurrents. À partir de la fin des années 1950, les studios indépendants profitent de la concurrence entre RCA et London pour la gravure et le matriçage (mastering) des disques (voir Salles de matriçage (mastering) RCA, London,  SNB et RSB).



Service de gravure des disques offert par RCA aux studios montréalais (1´16´´) – David P. Leonard, enregistré en 2006

Studio RCA sur La Gauchetière avec un 8 pistes  (32´´) - Gilles Valiquette, enregistré en 2006

Nouveau magnétophone 24 pistes au studio RCA sur la rue La Gauchetière (23´´) – Bernard Tremblay, enregistré en 1993


Michel Descombes travaille pour la compagnie RCA de Montréal de 1964 à 1967. Il commence à faire du matriçage (mastering) au studio situé sur la rue Guy de Montréal, puis devient assistant-technicien de studio où il prépare les sessions d'enregistrement. Dès 1965, il travaille, avec son collègue Bernard Tremblay, à la prise de son et au mixage de nombreux artistes de la période yé-yé (Pierre Lalonde, Joël Denis, les Classels, les Baronets, Tony Roman). En 1965, on travaille encore en monophonie, sans technique multipiste et système de réduction de bruit. On se sert d'égalisateurs, de compresseurs et de chambres d'écho pour accentuer ou créer de l'effet sonore. Les transformations technologiques majeures proviennent de Toronto et surtout de New York. Durant ces années, le studio RCA de Montréal faisait alors figure de parent pauvre, héritant de la technologie déjà utilisée auparavant.


Préparation typique d´une séance d´enregistrement au studio RCA au milieu des années 1960 (1´40´´) - Bernard Tremblay, enregistré en 1993

Chambre d´écho chez RCA en 1965 (28´´) – Michel Descombes, enregistré en 1993


Avec l´exemple de la compagnie Sun et la découverte d´Elvis Presley, les multinationales s´aperçoivent qu´il est parfois rentable d´enregistrer à l´extérieur de leurs grands studios. Les studios indépendants émergent alors pour répondre à une approche plus personnalisée et innovatrice.
Dans les années 1960, Harry Bragg dirige le studio RCA, très performant techniquement parlant mais avec une atmosphère un peu froide. Le studio dispose d´un magnétophone huit pistes.


Attrait des studios indépendants à cause de la sclérose des grands studios tel RCA (1´31´´) – David P. Leonard, enregistré en 2006






Salles de matriçage (mastering) RCA, London,  SNB et RSB


Très tôt à Montréal, on dispose de lieu de fabrication des disques et de salles de matriçage (mastering). RCA Victor tient le haut du pavé jusqu´aux années 1950. Vers 1948, le studio Layton Brothers, au 1170 de la rue Sainte-Catherine Ouest, offre aux musiciens l´alternative moins coûteuse de graver directement sur le disque. Le résultat n´est toutefois pas aussi professionnel. L´ingénieur de ce studio, John Bradley, devient responsable du matriçage (mastering) chez Compo à Lachine puis chez London à Montréal. Bradley avait travaillé auparavant pour les fils de Berliner dans les années 1930.

Dans les années 1950, la demande commence à se diversifier avec le boom économique de l’après-guerre. Entre 1950 et 1960, 18 nouvelles étiquettes se disputent le marché québécois. RCA continue d´être la pierre angulaire de l´industrie du disque, offrant des services de gravure, de matriçage (mastering) et de pressage, contrairement aux autres studios concurrents.

Lionel Parent fut un des graveurs renommés chez RCA. Selon Jean-Paul Séguin, ouvrier et syndicaliste à l'usine RCA Victor à Montréal, le département des disques fonctionne jour et nuit dans les années 1950. Il y a de 25 à 30 presses. 1000 à 1200 disques par jour sont produits pour chaque presse assignée à une personne. On travaille à la pièce et non à l'heure, ce qui rend l´emploi très exigeant et dur, car il fait très chaud l'été (on donne des pilules de sel pour la perte en transpiration). On procède par lot, qui varie de 50 à plusieurs milliers de disques. Il peut y avoir de sept à huit changements de matrices par jour.

En 1955,
la maison London s´établit à Montréal (nom américain de la maison britannique Decca), d´abord à titre de distributeur sur la rue Sainte-Catherine de produits étrangers et locaux. London traite avec les compagnies Philips-France, DSP, Jupiter et Select notamment. En 1959, devant la vitalité de l´industrie de l´enregistrement sonore à Montréal, London installe une usine de pressage et de matriçage (mastering) qui fait concurrence à RCA. Paul-Émile Mongeau, anciennement du studio Stereo Sound, est en charge de la gravure et du matriçage (mastering). Émile Lépine lui succédera de 1965 à 1982. Plus tard, Il enseignera ce métier chez Trebas. Les systèmes de gravure (tours à disques, amplificateurs, burins, consoles) utilisés à Montréal sont construits à l´étranger par les compagnies Neumann, Decca, Neve, RCA, Scully et Westrex.

En 1965, on gravait en mono pour les 45 tours, et parfois en stéréo pour les 33 tours. Au Québec, la tendance dans la réalisation de disques est d´imiter les productions américaines. Par manque de connaissances et d´outils, on laisse passer des sibilances et des petites distorsions dans les hautes fréquences ainsi que des effets de basses fréquences qui sont difficiles à graver. Pendant la décennie suivante, la situation se redresse rapidement. La qualité des techniciens et des équipements n´a alors souvent rien à envier aux productions étrangère.

Michel Descombes commence à faire du matriçage (mastering) au studio situé sur la rue Guy de Montréal pour la compagnie RCA. Il deviendra un des mixeurs de film parmi les plus respectés à l´ONF, avec Jean-Pierre Joutel. Il décrit la technologie du matriçage (mastering ) comme un «gramophone à l'envers». C'est-à-dire qu'on envoie le son dans le disque par un burin qui vibre dans le sillon en fonction de l'amplitude. Le travail de graveur demande à être très vigilant lors des variations brusques de fréquences. Il faut un produit parfait, car la matrice sert à la multiplication à grande échelle.

Émile Lépine, graveur et technicien responsable du matriçage (mastering) chez London, chez SNB et chez RSB à Montréal, commente en profondeur les diverses étapes de la gravure des disques (voir Procédés de gravure des disques).

Dans les années 1980, SNB devient peu à peu une des compagnies de matriçage (mastering) les plus importantes, parmi les trois meilleures en Amérique du Nord. Les derniers appareils de gravure de disques vinyle sont nettement plus automatisés qu´avant. L´avènement du disque audionumérique transforme le métier de graveur. La gravure disparaît peu à peu. Le mastering devient de plus en plus sophistiqué. D´abord conçu pour réduire le bruit de fond, le mastering ajoute maintenant un vernis au mixage final. Il permet des ajustements globaux pour assurer la cohérence de niveaux, de l´égalisation et des autres paramètres à l´ensemble du disque. Renée Marcaurelle a acquis une solide réputation dans le domaine. SNB possède un espace acoustique consacré au mastering et un équipement de transfert numérique à la fine pointe de la technologie actuelle. L´usine de pressage des disques audionumériques n´altère plus le son obtenu après le mastering, contrairement à la période analogique.

Dans les années 1990, avec l´avènement de la technologie numérique, plusieurs studios de réalisateurs voient le jour, sans espace dédié à l´enregistrement sonore. Suite à la démocratisation des équipements, les musiciens aussi acquièrent des studios domestiques. Les studios semblent de plus en plus lorgner vers les services de matriçage (mastering), offrant aux musiciens des équipements de pointe afin de compléter et d´améliorer une session amorcée à la maison. Les studios Karisma et Victor notamment se sont notamment lancés dans cette aventure.

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Salle de gravure chez London (amplificateur Neumann VG74), 1982




* Photographies des collections de la Phonothèque québécoise,
de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, des archives des studios et des archives personnelles des invités







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Studios de l'ONF, 2006





































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Studio 12 de Radio-Canada, 2006



















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Ancien magnétophone 24 pistes du studio 270, 2006
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Studio 270, 2006









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Compilation de groupes auto-produits





















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Studio près du carré Amherst , 1972
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Studio à Morin Heights lors de la vente, 2003 circa
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Studio à Morin Heights
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André Perry et Nick Blagona au studio à Morin Heights
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Nick Blagona au studio à Morin Heights
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Premier système numérique au studio à Morin Heights
Archives de Nick Blagona

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Studio à Morin Heights lors de la vente, 2003 circa














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Premier local de Berliner à Montréal acceuillant quatre presses
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Usine de Berliner à Montréal
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Usine de RCA Victor à Montréal

















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Herbert Berliner à l'usine Compo près de Montréal



























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David P. Leonard, directeur de l´Institut Trebas


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Studio de l'Institut Trebas, 2006










































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Studio du collège MusiTechnic, 2006











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Studio Karisma, 2006













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Harrison Pond dans son studio, 1938
Collections de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BANQ), Fonds Conrad Poirier

















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Studio Leonard, 1963
Archives personnelles de
David P. Leonard


























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Studio Marko, 2006












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Studio Piccolo, années 2000















































































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Studio Tempo original, Archives de Billy Szawlowski
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Console Neve au studio Tempo, Archives de Billy Szawlowski
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Billy Szawlowski derrière la console Neve au studio Tempo, Archives de Billy Szawlowski
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Billy Szawlowski et Ian Terry lors d'un enregistrement d'April Wine
Archives de Billy Szawlowski










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Studio Marko : similitudes entre les studios Marko et Victor conçus par RCA, 2006
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Studio Victor : similitudes entre les studios Marko et Victor conçus par RCA,

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Studio Victor avant son abandon temporaire






















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Studio Victor, années 2000 circa
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Opérateur chez RCA (gravure), 1948 circa
Collections de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BANQ), Fonds Conrad Poirier
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Techniciens chez RCA (gravure), 1948
Collections de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BANQ), Fonds Conrad Poirier
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Techniciens à la régie chez RCA, 1948
Collections de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BANQ), Fonds Conrad Poirier






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Fabrication des disques chez RCA, 1948
Collections de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BANQ), Fonds Conrad Poirier
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Usine de pressage chez London, 1966
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Usine de pressage chez London, 1966
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Émile Lépine chez SNB, 1982
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Émile Lépine chez London, 1982
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Salle de gravure chez London, 1982





* Photographies des collections de la Phonothèque québécoise,
de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, des archives des studios et des archives personnelles des invités







Histoire des Studios d´enregistrement à Montréal :




INTRODUCTION




ANECDOTES DES
INGÉNIEURS DU SON

CHRONOLOGIE DÉTAILLÉE
(LIENS ENTRE L'HISTOIRE DES STUDIOS MONTRÉALAIS ET L'HISTOIRE DE L'INDUSTRIE DU DISQUE AU QUÉBEC ET AILLEURS)


SÉANCES D'ENREGISTREMENT
(DESCRIPTIONS ET COMMENTAIRES)


TECHNIQUES D'ENREGISTREMENT,
TRUCS DU MÉTIER ET ÉQUIPEMENTS


HISTORIQUE DE QUELQUES STUDIOS MONTRÉALAIS REPRÉSENTATIFS

PROCÉDÉ DE
GRAVURE DES DISQUES


REMERCIEMENTS


BIBLIOGRAPHIE ET LIENS
(ANCIENNES ENTREVUES)

INDEX DES
EXTRAITS SONORES
(THÈMES ET INVITÉS)


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Mise à jour le 7 septembre  2006

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