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Historique de la radio communautaire

En quelques mots... (citations)

 

Pour un tour d'horizon rapide, nous vous suggérons la chronologie ou le choix de citations de l'éditeur. Vous pouvez consulter l'intégralité des textes en cliquant sur les titres des chapitres dans le tableau ci-contre.

 


Citations choisies par thème 


 

Citations

 

 

Spécificité des radios communautaires

 

Ainsi, à la différence des radios privées en particulier, les radios communautaires se préoccupent du développement communautaire avant le développement d’un marché. À la différence des radios d’État, elles se préoccupent également d’une communauté locale au lieu d’une communauté nationale. 

- Michel Sénécal

 

Selon le modèle établi, la radio se distinguait par son pouvoir de rassembler des gens en créant sa propre «communauté d’auditeurs» — ce que l’on appelle communément dans l’industrie, l’auditoire, qui se comptabilise en cotes d’écoute et en parts de marché. Les modèles de communication communautaires ont tenté d’inverser cette relation commerciale en postulant comme raison d’être l’existence de communautés déjà formées et auxquelles il reviendrait aux médias de s’adapter plutôt que l’inverse. Cela est dû en grande partie au fait que les médias communautaires considèrent leur public d’abord comme un ensemble de citoyens ayant des besoins de communication particuliers, et non comme des consommateurs dont on vend le pourcentage de l’écoute aux publicitaires. 

- Michel Sénécal

 

Si au dire de certains permanents, la professionnalisation des activités a été parfois essentielle à l’efficacité de la prise de parole des milieux populaires et communautaires, il a été toutefois important que la radio communautaire ne se «professionnalise» pas de manière excessive, car cela aurait nuit à l’accès aux ondes. Entre les deux extrémités du spectre, il semble y avoir un équilibre certes fragile, mais indispensable à trouver pour assurer la pérennité de la station. 

- Michel Sénécal

 

Une caractéristique commune des deux expériences [de radio communautaire], tant l’américaine que la québécoise, sera le financement. Chaque station se finance individuellement à l’intérieur de sa propre communauté. Sur le plan de la programmation, on retrouve aussi des similitudes, plus particulièrement en regard des radios urbaines communautaires; dès le début, les stations de Pacifica sont réputées pour leur programmation hardie et pour leur intention très nette de changer et développer les intérêts de la communauté. La conception de la radio de Pacifica a servi de source d’inspiration à plusieurs militants de la radio communautaire; il ne s’agissait pas simplement d’une utopie, car elle s’est révélée très tôt comme une alternative originale à une radio commerciale [...] 

- Roger F. Rhéaume

 

 

 

Situation des radios communautaires urbaines

 

Les radios urbaines à Montréal et à Québec se retrouvent sur une bande MF où elles côtoient nombre de stations francophones privées. Elles ciblent alors des groupes sociaux, culturels ou économiques qui ne retrouvent pas nécessairement leurs besoins et intérêts représentés dans la programmation des grandes radios commerciales. En cela, elles se distinguent des radios privées et étatiques qui tentent, elles, de fidéliser davantage leur public, puisqu’il est plutôt rare qu’un auditeur s’intéresse à tout ce qui se diffuse sur une station communautaire urbaine au cours d’une même journée. 

- Michel Sénécal

 

Ces radios ont une programmation extrêmement éclectique et diffusent parfois en plusieurs langues. De plus, elles sont souvent associées à un auditoire plus jeune, plus marginal ou plus avant-gardiste que les autres radios — tranche de la population bien reflétée chez les bénévoles [...] Ce sont également les postes en milieu urbain qui connaissent les plus grandes difficultés en ce qui a trait au financement: le marché compétitif du paysage médiatique urbain rend la vente de publicité très difficile, et cela d’autant plus que de nombreux citadins ignorent même l’existence des radios communautaires, souvent à cause d’une programmation fragmentée qui ne réussit pas à fidéliser les auditeurs dans le contexte métropolitain de grande concentration des médias. 

- Michel Sénécal

 

La solution pour les radios communautaires urbaines passe par le gouvernement qui est le dernier de nos rendez-vous manqué, les deux autres étant le mouvement syndical qui n’a pas compris l’importance d’un organe comme CIBL et le mouvement coopératif qui ne représente plus ce qu’il était. Appelons-le projet Radio Québec. Il s’agit d’un réseau radiophonique du type Télé-Québec, mais à formule mixte et financé à la fois par le gouvernement et le milieu. Avec ce réseau, on assure une structure efficace autant sur le plan administratif que sur le plan des services d’information avec des correspondants dans toutes les régions. La majeure partie de la programmation devrait demeurer accessible aux bénévoles. On prévoit une structure de participation du milieu. 

- Jacques Primeau

 

 

 

 

Spécificité des radios étudiantes (universitaires) 

 

Lorsque l’on aborde le dossier des radios campus ou étudiantes au Canada, une chose étonne. Si les radios communautaires québécoises, francophones et acadiennes sont pour la plupart des stations «communautaires», par opposition les radios «campus-communautaires» sont prédominantes au Canada anglophone. 

- Michel Sénécal

 

Étant associées aux universités, ces radios se trouvent habituellement en milieux urbains et régionaux. Une certaine indépendance face aux structures étatiques et commerciales provient directement de leur statut de radios universitaires, ce qui leur fournit un financement provenant directement de cotisations étudiantes. [...] Aussi, avec aussi peu d’obligations envers l’État ou l’industrie, le «son» de la radio campus-communautaire est [...] encore plus éclectique que celui de ses consœurs communautaires urbaines. 

- Michel Sénécal

 

Tandis que les radios francophones communautaires sont fières d’être les premières à découvrir un musicien peu connu avant qu’il ne devienne tôt ou tard la coqueluche de l’industrie privée, les radios campus-communautaires se vantent plutôt de diffuser de la musique que l’on n’entend pas et n’entendra jamais sur les ondes privées. 

- Michel Sénécal

 

 

 

CIBL

 

Selon les promoteurs [de CIBL], les réseaux commerciaux et étatiques présentaient « une information déformée par les intérêts que défendent ces réseaux ». [...] les groupes «voués à la promotion des intérêts de la population manquent généralement de moyens de diffusion…». 

- Déclaration de principes de CIBL

 

On s’attendait à ce que Monsieur et Madame Tout-le-monde viennent partager leurs goûts musicaux un peu comme les dames se rassemblaient pour partager leur intérêt pour le tricot au sein d’un atelier de couture. Mais dans les faits, la radio a séduit des gens plus scolarisés qui partageaient davantage un intérêt culturel.   

- Pierre Fortin, pionnier à CIBL

 

L’idée était de faire en sorte que les citoyens s’approprient un outil de communication et qu’ils aient accès à la parole publique, explique Fortin. On parlait du perron d’église électronique pour qualifier la nouvelle radio. Le quartier regorgeait d’organismes communautaires et nous voulions créer un carrefour autogéré par la population et les groupes avec une structure vraiment démocratique et noyautée par aucun parti ou groupuscule. 

- Pierre Fortin, pionnier à CIBL

 

Ce n’était pas une radio pour l’UQAM, ni pour les intellos, mais une radio populaire dans le contexte d’une époque au sein de laquelle on valorisait ce qui se passait dans les quartiers de Montréal. 

- Jacques Primeau, ex-président du Conseil d’administration de CIBL

 

Je pensais qu’on était des précurseurs et qu’on pouvait prendre notre place au niveau de l’information municipale aussi bien que de l’information culturelle. [...] Nous étions en constante recherche d’un équilibre difficile à trouver entre radio locale et alternative, entre l’information sociale et l’information culturelle et entre un médium informatif et créatif.  

- Yves Bernard, pionnier à CIBL 

 

Dans la mouvance antimondialisation et comme dans un mouvement de retour du balancier, j’ai constaté une volonté de retourner aux sources de la radio sociale, de la part de plusieurs producteurs de CIBL. 

- Yves Bernard

 

Dans les années 1990, la programmation [à CIBL] était moins axée sur la chose sociale et sur le développement communautaire [...] le culturel prenait une place importante dans la programmation et aussi dans l’affection que portait l’auditoire envers sa radio communautaire « libre ». [...] Le succès aidant, CIBL devient en quelque sorte la coqueluche des artistes, de l’industrie du disque et plus globalement de l’industrie culturelle. 

- Roger F. Rhéaume

 

Sur les ondes de Montréal, la donne a changé. Outre CIBL, quatre stations non commerciales font partie du paysage médiatique montréalais : Radio Centre-Ville (CINQ FM), CISM, la radio universitaire de l’Université de Montréal, CKUT FM, la radio universitaire de l’Université McGill ainsi que Radio Ville-Marie, une station religieuse. Beaucoup de médias dits alternatifs offrent un produit qui, sous certains rapports, présente quelques similitudes avec CIBL mais celle-ci se démarque encore en matière de musique vocale francophone. Cela dit, tout ce beau monde court après les mêmes sources de revenus, qu’ils soient d’origine commerciale ou publique ; il est de plus en plus difficile d’opérer dans un marché aussi compétitif. 

- Roger F. Rhéaume

 

 

 

Radio Centre-Ville

 

« Les francophones et les anglophones n’avaient pas besoin de représenter l’ensemble de leur communauté, mais ce n’était pas le cas des autres équipes », constate Hyman Glustein. Les réalités différaient tellement d’une équipe à l’autre. À titre d’exemple, l’information en français avait comme source L’Agence de presse libre du Québec, bien connue pour ses positions souverainistes, alors que le Liberation News Service était celle du service d’information en anglais. De leur coté, les Hispaniques proposaient une information politique en accord idéologiquement avec certains gouvernements de gauche (comme le Chili ou Cuba) alors que chez les Grecs, dont le pays était sous la coupe du régime dit des « Colonels », l’information devenait un geste de résistance. [...] chaque équipe avait tendance à devenir un univers en soi. « La communication entre les équipes laissait à désirer », explique Kevin Cohalan, un autre pionnier présent dès les débuts. Plus marquée par les valeurs de la contre-culture en français et anglais, la radio proposait une alternative politique dans les autres langues. Après une période de conflits, on a opté à la fin des années 1970 pour une position d’ouverture au pluralisme et de respect des divergences de points de vue.

- Roger F. Rhéaume

 

 

Les émissions offertes aux communautés culturelles sont consacrées aux activités interculturelles et communautaires, aux nouvelles en provenance des pays d’origine, et bien sûr, aux informations permettant aux membres des communautés de s’intégrer dans leur nouvelle société d’adoption. La diffusion d’émissions portant sur les élections en pays étrangers attire beaucoup d’auditeurs. Chacune des équipes de production est en mesure de joindre des correspondants sur le terrain pour prendre le pouls de la situation. On comprendra que, dans certains cas, ces journalistes bénévoles aient à prendre des risques (à titre d’exemples, les élections en Haïti ne sont pas toujours de tout repos). Ainsi, nous pouvons affirmer qu’en matière d’information, les communautés culturelles desservies par la station jouissent, dans une certaine mesure, du meilleur des deux mondes : une information du pays d’origine et une du pays d’adoption.

- Roger F. Rhéaume

 

Certains ont critiqué cette tendance, souhaitant voir davantage collaborer les équipes entre elles et ainsi donner naissance à une programmation où l’hybridation serait davantage développée au profit de l’enrichissement interculturel. Ce type de collaboration a certes été mis en place lors d’événements (radiothons, par exemple)[...] mais pas suffisamment [...]. En revanche, il faut noter que Radio Centre-Ville fournit une des rares occasions aux membres de minorités linguistiques d’écouter de la radio produite dans leur langue maternelle ou d’usage. Dans cette perspective, la programmation de Radio Centre-ville pourrait être considérée à mi-chemin entre celle d’une radio communautaire de premier service pour des communautés ethniques spécifiques et celle d’une station communautaire francophone en milieu urbain. 

- Michel Sénécal

 

Des gens, venant des quatre coins du monde, ont pu s’asseoir ensemble, discuter et engager des débats, et (…) ont été capables de faire avancer les choses; ils ont influencé, et, par le fait même, aidé des milliers de gens à comprendre le fonctionnement de la société dans laquelle nous vivons [et] à s’apercevoir que malgré nos différences, dans les faits nous sommes très proches les uns des autres et que nous pouvons vivre harmonieusement et contribuer, tous, à notre façon, à la société. 

- Evan Kapetanakis, pionnier à CINQ

 

Un jour, un commissaire du CRTC m’a demandé de quelle façon faisions-nous pour savoir ce que l’on diffusait en grec. Je leur ai répondu que je faisais confiance à l’équipe. C’était l’approche que l’on avait. 

- Hyman Glustein

 

La radio communautaire ne doit pas être seulement informative et divertissante. Je trouve par exemple, qu’une partie de la programmation francophone n’est pas assez engagée socialement même si elle comporte son lot de perles. Cela s’explique sans doute par l’influence des autres stations. 

- Mikhaïl Kapellas, pionnier à Radio Centre-Ville

 

Si c’était à refaire, j’opterais pour une approche très structurée dès le départ. Je favoriserais une vision plus cohérente de la programmation de même qu’une gestion plus directive. De cette façon, nous aurions sans doute réussi à susciter plus d’impact. À l’origine, nous voulions que la radio devienne un véhicule pour toute la population et non pas seulement pour les artistes, les penseurs et les philosophes du carré Saint-Louis. J’estime important que la radio ouvre encore ses portes à tout le monde. 

- Kevin Cohalan

 

[...] la station veut privilégier l’accès aux ondes à « ceux qui sont défavorisés par rapport aux autres médias ». On poursuit dans ce qui doit être considéré comme le credo de l’organisation en matière de radiodiffusion multiethnique [...] « Radio Centre-Ville entend respecter l’hétérogénéité de la communauté et, ce dans un esprit d’impartialité. En principe, le droit à la programmation des minorités sera respecté autant que celui de la majorité. CINQ FM étant un outil de communication communautaire, les groupes ethniques pourront donc s’exprimer dans leurs langues. Le développement des relations et le dialogue entre différents groupes ethniques et linguistiques seront encouragés dans le but d’une compréhension mutuelle. En somme, nous travaillerons à la création des conditions objectives pour assurer la participation active des immigrants-tes dans la société québécoise. » 

- Déclaration de principes de CINQ

 

 

 

Émissions mémorables

 

 

La LNI à la radio

Le théâtre à la radio était chose rare et puis souvenez-vous, il y avait aussi à la LNI des improvisations sans parole, ce qui constitue tout un défi en termes de diffusion radiophonique.

- Roger F. Rhéaume

 

« Kevin Cohalan, l’un des pionniers de la station, m’avait fabriqué un wok en forme de bol et un micro que l’on plaçait au-dessus de la tête des comédiens, soit au-dessus de la patinoire. On s’était construit une toute petite cabane dans les estrades. C’est là qu’un comédien faisait la description et réalisait des entrevues avec les joueurs entre chaque manche. On avait également installé un grand câble pour capter des entrevues sur la piste. J’assumais la réalisation de l’émission et il m’est arrivé de présenter le début de l’émission, un peu comme le faisait jadis Jean-Maurice Bailly à La Soirée du Hockey. » 

- Benoit Fauteux

 

 

Rock et Belles Oreilles à CIBL

À chaque vendredi soir, l’équipe de RBO et leurs fans prenaient littéralement possession de la station, certains oeuvrant à la discothèque, d’autres en studio. Selon Jacques K. Primeau, alors directeur de la promotion de CIBL et qui allait devenir le gérant du groupe tout au long de son existence, des auditeurs, particulièrement friands des gags et incongruités de l’équipe, se déplaçaient en auto pour pouvoir capter la station qui émettait alors à seize watts. [...] Le succès de l’émission ne faisait pas de doute, quoique la direction de la station ait eu à éteindre quelques feux. Certains annonceurs ne prisaient guère l’humour de nos humoristes, dès lors que ceux-ci jetaient leur dévolu sur les messages publicitaires diffusés par la station.

- Roger F. Rhéaume

 

Virgule 5 à CIBL

[Le magazine] Virgule 5 suivait souvent l’événement là où il se produisait. L’émission a été diffusée tout un été en direct du site d’une piscine municipale et fut l’une des premières à utiliser les locaux du Musée d’art contemporain à des fins de diffusion. Au Festival de musique actuelle de Victoriaville, l’équipe de production diffusait à partir du studio d’une station locale. Mais, au dire de Bertrand Roux, l’endroit le plus bizarre à partir duquel une émission a été réalisée fut dans une cage de verre aux Foufounes électriques. « À cet endroit, nous devions nous protéger de la faune environnante », se souvient Roux, encore amusé par l’incident.

« J’étais au cœur du Plateau qui bougeait , commente l’animateur. À ses débuts, le magazine Voir avait créé un engouement extraordinaire, mais il nous a fallu un certain temps avant de sauter dans le train. Nous devions réagir et nous l’avons fait en mettant sur pied des équipes qui pouvaient atteindre jusqu’à vingt-cinq collaborateurs recrutés au sein de toutes les sphères de l’activité culturelle. Nous couvrions toutes les disciplines, de la danse aux arts visuels en passant par l’architecture, la géopolitique, le cinéma et la musique. Nous pouvions nous permettre le luxe d’avoir des chroniqueurs différents pour le pop, le jazz, le blues, la musique actuelle et j’en passe. Nous pouvions même créer des personnages comme ce fut le cas avec Sylvain Lafrenière, «le Capitaine Rock» pour ne nommer que ce surnom-là » 

- Bertrand Roux

 

 

Souverains anonymes

Qui n’a pas entendu parler de [cette émission produite par Mohamed Lotfi] qui donne la parole aux détenus de la prison de Bordeaux qui reçoivent en entrevue des invités de tous les horizons. [...] Rares sont les exemples d’une radio engagée qui accorde une telle importance autant au contenu qu’au format. Les questions une fois posées, la parole est, lors du montage, reconstruite et livrée telle quelle et dans le plus grand respect. Tout un univers imaginé à partir d’une seule question : qu’est-ce qu’un détenu peut dire devant un micro de radio ? Et nous pourrions ajouter : qu’est-ce qu’un invité de l’extérieur, du monde libre, a à dire à des détenus ?

- Roger F. Rhéaume

 

 

 

Militantisme

 

Si la participation citoyenne est devenue au fil du temps un terme phare d’une plus grande démocratisation de nos sociétés [...] celle-ci s’est vue considérée, dès les origines du mouvement des radios communautaires, comme une exigence prioritaire de leur développement. [...] Les divers groupes sociaux constitutifs de la communauté ont besoin de la radio communautaire pour prendre la parole et faire valoir leur point de vue; en retour, celle-ci doit compter sur le bénévolat de la communauté pour la gestion, la réalisation de la programmation, voire la survie financière de l’organisme. Ainsi, donner la parole aux gens, aux citoyens ordinaires, démystifier l’information, faire de la radio un véritable moyen de communication, sont devenues quelques-unes des grandes préoccupations qui ont jalonné la création et le développement des radios communautaires au Québec.

- Michel Sénécal

 

Que ce soit à travers le mouvement contre-culturel des années 1970 ou le mouvement d’antimondialisation actuel, le militantisme dans et par la voix des radios communautaires s’est constamment réactualisé, soutenant par conséquent les grandes causes sociales qui ont jalonné les dernières décennies. Qu’il s’agisse de la question des femmes, de l’éducation, de la santé, du logement, de l’écologie, de l’immigration, etc., toutes ces préoccupations sociales ont trouvé des échos favorables du côté des radios communautaires. Non seulement parce que celles-ci devaient, par leur mandat, refléter les valeurs et intérêts de leurs communautés mais aussi parce que les membres actifs au sein de ces radios étaient également parties prenantes de ces mouvements sociaux. 

- Michel Sénécal

 

[...] lorsqu’il est question des pionniers de la radio communautaire, et des médias communautaires en général, il n’est pas faux de parler d’eux en termes de militants de la communication. Dès les années 1960, plusieurs de ces militants étaient au poste pour défendre une certaine idée des médias. Il était question de médias donnant la parole aux citoyens, aux représentants de groupes populaires et communautaires, aux artistes dits «de la relève», bref, à ceux et celles à qui les médias traditionnels (électroniques ou écrits, commerciaux ou d’État) donnent rarement la parole. [...] Tous ont, par leur militantisme, contribué au développement de l’une des plus belles expériences d’éducation populaire et culturelle au Québec, celle de la communication libre et communautaire.

- Roger F. Rhéaume

 

La radio communautaire est une alternative nécessaire à cause de la façon dont fonctionne actuellement la radio. La responsabilité d’un tel état de fait incombe au gouvernement fédéral, via le Bureau des gouverneurs et le CRTC. Ces organismes n’ont jamais rien fait pour s’assurer que la communauté puisse avoir accès aux médias, qu’elle puisse y participer activement, que les auditeurs soient les vrais responsables de la diffusion. En réalité, tout ce qu’ils ont fait a été d’octroyer des licences à des millionnaires, de les laisser diriger leur petite affaire, diffuser leur publicité, soutirer tout ce qu’ils peuvent du public. C’est la responsabilité du CRTC de contrôler les stations [...] permettant un choix à l’intérieur du système. 

- Hyman Glustein, pionnier de la radio communautaire à Montréal

 

À une époque où il est question de culture alternative voire anticapitaliste, en raison des modes de vie, de valeurs et d’intérêts mis de l’avant, n’est-il pas possible d’y discerner une autre forme de contestation appropriée à un nouveau contexte sociopolitique, où l’individualisme a pris le pas sur le collectivisme, où l’engagement social se fait davantage par l’appel à la solidarité humaine qu’à l’institutionnalisation politique? Là aussi les radios campus et communautaires n’échappent pas à cette mouvance qui se caractérise par de nouvelles façons de s’exprimer par les mots, la musique et diverses manifestations culturelles et politiques. En fait, plus qu’un seul projet médiatique, la radio communautaire s’avère être en soi un projet d’affirmation et de changement social. 

- Michel Sénécal

 

 

 

Diversité culturelle

 

[...] les radios communautaires doivent suivre les règlements du CRTC sur le «contenu canadien» qui ordonnent qu’un minimum de 30 % de la musique diffusée soit d’origine canadienne; les radios francophones sont également contraintes à ce que 65 % de la musique vocale soit de langue française. Et si l’industrie privée a toujours résisté à de telles réglementations, prétendant que les quotas nuisent à la qualité de la musique mise en ondes et [...] à leurs cotes d’écoute, il est intéressant de mentionner que certaines radios communautaires ont contesté ces mêmes politiques, mais dans un registre moins commercial, suggérant cette fois qu’elles réduisent la place disponible pour diffuser des musiques provenant d’autres régions du monde [afin] de remplir leur objectif de diversité culturelle. 

- Michel Sénécal

 

 


 

Enfin, voici quelques invités qui se sont impliqués dans les radios communautaires (liens menant à des extraits sonores d'entrevues sur le patrimoine sonore) : 

 

 

 


 
Histoire de la radio communautaire et universitaire à Montréal
Pionniers de la radio communautaire

Radio communautaire montréalaise (origines et développement)

Introduction

En quelques mots... (citations)

Émissions et intervenants mémorables

Radio Centre-Ville CINQ une radio multiethnique

CIBL une radio francophone et  alternative

Information locale et communautaire Prise de parole des groupes populaires

Militantisme

Spécificité de la radio urbaine (vie urbaine et lien social)

Promotion du contenu francophone et de la  diversité culturelle Sources

Chronologie

Radio universitaire

 

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Mise à jour le 7 juin 2003

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