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Historique de la radio communautaire

Promotion du contenu francophone et de la  diversité culturelle

  par Michel Sénécal

 



 

Promotion du contenu francophone et de la diversité culturelle

 

Le souci d’une programmation francophone et locale, associée à la diversité culturelle des voix et musiques d’ailleurs, vient s’ajouter à la question de la démocratisation de l’accès au média ainsi qu’à celle de l’identité et de la différence culturelles.

 

Même si elles représentent un modèle qui tente de fortement se distinguer des radios privées ou publiques, les radios communautaires doivent suivre les règlements du CRTC sur le «contenu canadien» qui ordonnent qu’un minimum de 30 % de la musique diffusée soit d’origine canadienne; les radios francophones sont également contraintes à ce que 65 % de la musique vocale soit de langue française. Et si l’industrie privée a toujours résisté à de telles réglementations, prétendant que les quotas nuisent à la qualité de la musique mise en ondes et par conséquent, à leurs cotes d’écoute, il est intéressant de mentionner que certaines radios communautaires ont contesté ces mêmes politiques, mais dans un registre moins commercial, suggérant cette fois qu’elles réduisent la place disponible pour diffuser des musiques provenant d’autres régions du monde et que cela ne permet pas de remplir leur objectif de diversité culturelle.

 

Les radios urbaines à Montréal et à Québec se retrouvent sur une bande MF où elles côtoient nombre de stations francophones privées. Elles ciblent alors des groupes sociaux, culturels ou économiques qui ne retrouvent pas nécessairement leurs besoins et intérêts représentés dans la programmation des grandes radios commerciales. En cela, elles se distinguent des radios privées et étatiques qui tentent, elles, de fidéliser davantage leur public, puisqu’il est plutôt rare qu’un auditeur s’intéresse à tout ce qui se diffuse sur une station communautaire urbaine au cours d’une même journée.

 

Ces radios ont une programmation extrêmement éclectique et diffusent parfois en plusieurs langues. De plus, elles sont souvent associées à un auditoire plus jeune, plus marginal ou plus avant-gardiste que les autres radios — tranche de la population bien reflétée chez les bénévoles, qui proviennent soit des groupes rejoints par la programmation de la station, soit du bassin d’étudiants ou autres personnes désirant travailler dans les médias ou tout simplement mieux connaître leur fonctionnement. Ce sont également les postes en milieu urbain qui connaissent les plus grandes difficultés en ce qui a trait au financement: le marché compétitif du paysage médiatique urbain rend la vente de publicité très difficile, et cela d’autant plus que de nombreux citadins ignorent même l’existence des radios communautaires, souvent à cause d’une programmation fragmentée qui ne réussit pas à fidéliser les auditeurs dans le contexte métropolitain de grande concentration des médias.

 

Cette situation ne semblerait guère se transformer pour le mieux car l’entrée en ondes dans un proche avenir d’un certain nombre de canaux radiophoniques spécialisés (thématiques ou musicaux) pourrait, comme le constate l’Association des radios communautaires du Québec (ARCQ), causer un tort irréparable aux radios urbaines de la région montréalaise, voire menacer leur existence. Il y aurait une vingtaine de demandes de licence déposées auprès du CRTC dans les régions urbaines de Montréal, Sherbrooke, Saguenay et Trois-Rivières.

 

Cela risque d’arriver, hélas, malgré les efforts constants des stations communautaires afin de maintenir une programmation donnant une place prépondérante à certains formats et contenus d’émissions peu diffusés dans l’univers radiophonique montréalais, soit par la promotion de certains styles musicaux innovateurs, du jazz au blues en passant par le techno, ou de certains volets négligés de la chanson francophone et québécoise. La programmation qui leur a permis de se distinguer jusqu’alors serait désormais dissoute dans la superspécialisation des ondes.

 

Le bilan dressé par l’ARCQ dans un communiqué publié en janvier 2003, va dans ce sens alors qu’il décrit que huit des neuf stations de radios communautaires opérant dans des moyennes et grandes villes du Québec étaient, en 2001, dans des situations financières précaires.

 

 


 
Histoire de la radio communautaire et universitaire à Montréal
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Mise à jour le 7 juin 2004

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