Phonothèque québécoise
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Historique de la radio communautaire

Spécificité de la radio urbaine (vie urbaine et lien social)

  par Michel Sénécal

 



 

Vie urbaine et lien social

 

Les radios communautaires ont joué et jouent toujours un rôle important en matière d’information, d’éducation et d’ouverture à l’égard de la diversité culturelle, ethnique, artistique et sociale de leur milieu urbain.

 

S’il est aujourd’hui impensable de parler de la vie urbaine de Montréal, sans mentionner le carrefour cosmopolite qu’est devenue cette ville et la cohabitation de cultures et de collectivités hétérogènes qui désormais la caractérisent, il n’y a aucune surprise à apprendre que parmi les premières radios communautaires urbaines, deux ont notamment été créées à Montréal. Elles sont, pour l’une, à caractère pluriethnique et multilingue, pour l’autre, francophone et axée sur l’animation culturelle et communautaire.

 

Suivant de très près la mise en onde, en 1974, de la Vancouver Co-op Radio, première radio communautaire canadienne en milieu urbain, Radio Centre-Ville, qui se veut une radio multiethnique à l’image du quartier St-Louis (centre-ville de Montréal), acquiert une licence sous le vocable de CINQ FM, acronyme qui reflète les cinq langues (français, anglais, grec, portugais, espagnol) qui animent alors cette radio aux accents multiples. Depuis, deux autres langues se sont ajoutées (créole et chinois) et ce sont sept équipes distinctes qui, divisées selon la langue de diffusion, préparent leur propre programmation.

 

Certains ont critiqué cette tendance, souhaitant voir davantage collaborer les équipes entre elles et ainsi donner naissance à une programmation où l’hybridation serait davantage développée au profit de l’enrichissement interculturel. Ce type de collaboration a certes été mis en place lors d’événements (radiothons, par exemple) ou de colloques d’orientation, mais pas suffisamment à la mesure des attentes, semble-t-il. En revanche, il faut noter que Radio Centre-Ville fournit une des rares occasions aux membres de minorités linguistiques d’écouter de la radio produite dans leur langue maternelle ou d’usage. Dans cette perspective, la programmation de Radio Centre-ville pourrait être considérée à mi-chemin entre celle d’une radio communautaire de premier service pour des communautés ethniques spécifiques et celle d’une station communautaire francophone en milieu urbain.

 

Par ailleurs, toute station de radio est dans l’obligation, selon la Loi sur la radiodiffusion (1991) 1, de «refléter la réalité multiculturelle» de la société dans sa programmation. Ce qui suggère que la responsabilité de faire le pont entre les communautés culturelles reposerait également sur tous types de pratiques radiophoniques, outre celles déjà évoquées, ayant pour mission spécifique d’offrir un fort contenu multiethnique.

 

C’est un peu plus tard, au tournant des années 1980, près de quatre ans après que le projet Radio Maisonneuve ait pris son envol, qu’une licence est enfin attribuée à cet organisme sous l’indicatif CIBL FM. Le 13 décembre 1977, Radio Maisonneuve votait en assemblée générale une déclaration de principes où l’on précisait que la population visée par la station se composait en majorité de travailleurs, de chômeurs, d’assistés sociaux, de ménagères, d’étudiants, de retraités et d’immigrants, soit des gens exclus ou défavorisés à plusieurs égards par les médias traditionnels. On comprend alors que la radio communautaire devait être d’emblée conçue avec et pour la population locale. C’est-à-dire d’abord la population des quartiers de l’est de Montréal, pour ensuite s’étendre à partir de 1990, aux quartiers francophones de l’ensemble du territoire montréalais.

 

Très vite, qu’elle soit multiethnique ou francophone, la radio communautaire a donc fait partie du paysage médiatique montréalais, échappant souvent à la classification strictement linguistique ou à la définition d'un genre particulier. La diversité est au rendez-vous et la radio communautaire lorsqu'elle n’est pas occupée à participer directement aux diverses manifestations sociales et culturelles de la communauté, tente d'en refléter toutes les dimensions dans sa programmation tant informative que musicale. D’autre part, la radio communautaire n’hésite pas à promouvoir gratuitement la culture locale et alternative ou des événements sociaux et communautaires pour les artistes, intervenants sociaux et communautaires, acteurs des communautés culturelles, etc.

 

Les pratiques de communication communautaire à Montréal ne se limitent certainement pas aux seules radios communautaires; l'entrée en scène des radios étudiantes est aussi significative du rapprochement nécessaire entre divers milieux ayant des valeurs et des préoccupations similaires quant à la démocratisation sociale et à la nécessité de constituer une alternative aux médias des secteurs public et privé.

 

 


 
Histoire de la radio communautaire et universitaire à Montréal
Pionniers de la radio communautaire

Radio communautaire montréalaise (origines et développement)

Introduction

En quelques mots... (citations)

Émissions et intervenants mémorables

Radio Centre-Ville CINQ une radio multiethnique

CIBL une radio francophone et  alternative

Information locale et communautaire Prise de parole des groupes populaires

Militantisme

Spécificité de la radio urbaine (vie urbaine et lien social)

Promotion du contenu francophone et de la  diversité culturelle Sources

Chronologie

Radio universitaire

 

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Mise à jour le 7 juin 2004

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